Ligue des Champions - La Fédération tchèque soutient Slavia contre Liverpool
PRAGUE - La Fédération tchèque de football (CMFS) a indiqué lundi qu'elle était prête à appuyer la protestation que le Slavia Prague (1re div. tchèque) envisage de formuler si le club anglais de Liverpool se qualifie pour le 3e tour préliminaire de la Ligue des champions 2005-2006.
"J'ai déjà averti le directeur de l'UEFA en charge du football professionnel, Giorgio Marchetti", a affirmé le secrétaire général de la CMFS, Petr Fousek.
Si les "Reds" se qualifient pour le 3e tour préliminaire, le Slavia Prague - 2e au terme du Championnat tchèque 2004-2005 - perdra son statut de tête de série et sera obligé d'affronter un adversaire plus difficile pour pouvoir accéder en phase de poules.
"Il faut encore examiner contre qui et de quelle manière cette protestation serait soumise", a cependant tempéré M. Fousek.
Vainqueur de la Ligue des champions mais 5e du Championnat d'Angleterre 2004-2005, Liverpool a été exceptionnellement autorisé par l'UEFA à disputer la prochaine édition de la C1 à partir du 1er tour préliminaire. Seuls les quatre premiers clubs anglais sont en effet qualifiés pour cette compétition.
Le 25 mai, Liverpool avait battu à Istanbul le Milan AC (3-3 a.p., 3 t.a.b à 2) en finale. Le club anglais débutera la Ligue des champions les 12-13 (aller) et 19-20 (retour) juillet. Le tirage au sort de ce 1er tour préliminaire se tiendra le 24 juin.
(©AFP / 20 juin 2005 21h42)
Les ennuis commencent...
LIVERPOOL!!
Je l'avais dit : il fallait un perdant dans l'histoire!!nufc a écrit :Les ennuis commencent...
Certes, je suis "déçu" d'avoir fait des recherches pour trouver le championnat kazakh quand c'est les tchèques qui trinquent :-'' (cela dit j'ai appris des choses sur le football kazakh [-o< ).
Mais j'ai l'impression que Zorgg sera un peu déçu que c'est un club de république tchèque qui paie la qualification de Liverpool...
La vie est comme un pénis : simple, décontractée, détendue et reposante. Ce sont les femmes qui la rendent dur. (Confusius)
zorgg a écrit :Moi je dis que tu te fais du mal Mystik :---) [-X
.....
et c'est vrai aussi qu'on est tous consternés comme toi
de ce qui arrive à ces pauvres Kazakhs ...{|=
n'empèche que si (je n'en doute pas un quart de millième de seconde ..)
n'empèche que si (je ne mets en doute tes déclarations que pour la forme Mystik ... :---) )
n'empèche que si : les Kazakhs devaient perdre une place en Ligue des Champions du fait qu'un "grand" club n'avait pas été prévu à pareille fête ....
----->>> S c a n d a l e ! ! !
un peu .. il a dit :mad: :mad: :mad: :mad: :mad: :mad: :-# :-# :-# :mad: :mad: :mad: :mad: :mad:Mystik a écrit : Mais j'ai l'impression que Zorgg sera un peu déçu que c'est un club de république tchèque qui paie la qualification de Liverpool...
nufc a écrit :Ligue des Champions - La Fédération tchèque soutient Slavia contre Liverpool
… encore heureux =; :-k =;
Vrai --- > > comme l'avait TRES justement bien vu Mystik qu'il y a un perdant
{|= et c'est pas simplement parceque la victime expiatoire :
unanimement désignée à l'unanimité de l'UEFA est tchèque (et pas kazakh ...)
que l'UEFA ne fait pas étalage de la plus (comme dirait Deschenaux) --->>
I N I Q U E ! ! ! ! des décisions qu'elle a jamais prise et/ou osé prendre ...
{|= :mad: :-# :mad: {|=« Un jour les Valaisans domineront le monde. Mais pas demain, y'a apéro »
Zorgg, je comprends ta frustration, mais en fait, ils n'ont pas dit dans les bureaux de l'UEFA "on va choisir les tchèques comme perdants".
Les tchèques, étant en ballotage défavorable (mais je ne pense pas que ce soit le principal souci de l'UEFA quand ils regardaient pour résinsérer Liverpool, d'autant plus qu'il n'y a pas de mauvaise foi là-dedans), ils n'ont rien à gagner que Liverpool soit qualifié pour le 1er tour des qualifs.
Cela dit, c'est un concours de circonstances et je comprends tout à fait la position du Slavia et du CMFS, bien que les chances d'aboutir à un recours recevable et surtout, avec une décision positive pour les européens de l'Est sont infimes, voir nules!
Les tchèques, étant en ballotage défavorable (mais je ne pense pas que ce soit le principal souci de l'UEFA quand ils regardaient pour résinsérer Liverpool, d'autant plus qu'il n'y a pas de mauvaise foi là-dedans), ils n'ont rien à gagner que Liverpool soit qualifié pour le 1er tour des qualifs.
Cela dit, c'est un concours de circonstances et je comprends tout à fait la position du Slavia et du CMFS, bien que les chances d'aboutir à un recours recevable et surtout, avec une décision positive pour les européens de l'Est sont infimes, voir nules!
La vie est comme un pénis : simple, décontractée, détendue et reposante. Ce sont les femmes qui la rendent dur. (Confusius)
Nan mais --->> par contre :---) ce qu'ils ont dit dans les bureaux de l'UEFA c'est :Mystik a écrit :Zorgg, je comprends ta frustration, mais en fait, ils n'ont pas dit dans les bureaux de l'UEFA "on va choisir les tchèques comme perdants".
LIVERPOOL est champion d'Europe
w00t mmm____ .... c'était pas prévu :-$ :-$
Faudra qu'on change notre règlement vite fait et surtout [-( ...
que ça fasse le moins de vagues possibles parce qu'on est mal :---) :-k
(... nul besoin de préciser que ce n'est pas au LFC que j'en ai :---) [-o< [-X )
« Un jour les Valaisans domineront le monde. Mais pas demain, y'a apéro »
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•°¤. Spiderman .¤°•
Liverpool a bénéficié d'un tirage favorable pour le 1er tour qualificatif de la Ligue des champions. Au lieu de devoir aller au Kazakhstan, en Arménie ou en Biélorussie, les "Reds" débuteront leur défense du trophée au Pays de Galles, contre l'équipe de TNS.
Repêché par l'UEFA après avoir remporté la Ligue des champions selon un scénario incroyable désormais entré dans la légende, Liverpool disputera ainsi presque un derby contre Total Network Solutions, champion du Pays de Galles. Le match aller devrait se dérouler à Wrexham (12 ou 13 juillet, le retour ayant lieu une semaine plus tard à Anfield Road.
En cas de qualification, les hommes de Rafael Benitez se mesureront au 2e tour qualificatif soit à HB Torshavn (Iles Féroé), soit à Kaunas (Lituanie).
Repêché par l'UEFA après avoir remporté la Ligue des champions selon un scénario incroyable désormais entré dans la légende, Liverpool disputera ainsi presque un derby contre Total Network Solutions, champion du Pays de Galles. Le match aller devrait se dérouler à Wrexham (12 ou 13 juillet, le retour ayant lieu une semaine plus tard à Anfield Road.
En cas de qualification, les hommes de Rafael Benitez se mesureront au 2e tour qualificatif soit à HB Torshavn (Iles Féroé), soit à Kaunas (Lituanie).
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seb
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- Localisation : LIGURIA
Re: LIVERPOOL!!
Steven Gerrard, la retraite du «working class hero»
FOOTBALL Vendredi 15 mai 2015 LE TEMPS
Par Stéphane Henchoz
La légende de Liverpool joue samedi son dernier match à Anfield Road. Stéphane Henchoz, son ancien coéquipier chez les Reds, raconte cette belle histoire qui aurait pu mal tourner
N’espérez pas des feux d’artifice tirés depuis le toit d’Anfield Road et encore moins un discours de sa part. Ce n’est pas le genre de la maison. Le dernier match de Steven Gerrard à Liverpool sera sûrement un moment très fort mais à l’anglaise, digne et intériorisé. Le club va se remettre de son départ, comme il s’est remis de ceux d’illustres joueurs avant lui. La dernière fois que je me suis renseigné pour les billets, ils coûtaient cinq fois le prix de base: jusqu’à 1200 livres sterling! Je regarderai à la télévision le dernier match de celui qui fut mon coéquipier pendant cinq ans, mais aussi mon voisin.
Je suis arrivé à Liverpool à l’été 1999. Steven Gerrard était déjà dans le contingent de la première depuis un an et faisait des apparitions en cours de match. Il dépannait à tous les postes: latéral, au milieu, dans le couloir. C’était un jeune joueur très calme et timide, avec une personnalité introvertie. Sur le terrain, en revanche, il m’a suffi d’un jour pour entrevoir tout son potentiel: à 18 ans, il savait tout faire. Il était puissant, rapide, technique, endurant. Et hyperagressif. A l’entraînement, vous étiez heureux de vous en sortir avec une touche pour vous lorsqu’il venait vous presser. L’agressivité, c’était presque son défaut, il était toujours à la limite de la méchanceté. Mais c’est assez typique de la mentalité anglaise: les jeunes sont éduqués à être forts, durs, costauds. Never complain, never explain. En Suisse, aucun jeune joueur n’oserait aller tacler un ancien, mais là-bas, il n’y a pas 16 joueurs dans le contingent mais 22, dont 18 du même niveau, et chacun se bat pour sa place.
Au début de la saison 1999-2000, Steven Gerrard continue d’être trimballé sur le terrain au gré des blessures. Contre Everton, fin septembre, il se fait expulser quelques minutes après son entrée en jeu. Il revient début décembre à Anfield contre Sheffield Wednesday et marque pour la première fois en Premier League. Un but incroyable où il s’enfonce dans l’axe à 2000 à l’heure, dribble trois joueurs et tire croisé dans le petit filet. Sur cette seule action, le bon petit joueur local devient une attraction nationale. C’est le match du dimanche 4 p.m. en direct sur Sky; il se fait un nom là-dessus. A partir de là, il ne sort plus de l’équipe. Il joue tout le temps, mais toujours à différents postes. Il se stabilisera au milieu après la blessure de Jamie Redknapp. Il marque beaucoup, souvent sur des tirs lointains. La qualité de frappe est innée chez lui, elle tient au fait qu’il peut incliner sa cheville quasiment à la verticale, ce qui donne une trajectoire plongeante au ballon.
Lui, comme Jamie Carragher, que je place sur le même plan et qui a pris sa retraite en 2013, ont grandi dans des quartiers ouvriers défavorisés de la ville, dans ces council houses où l’Etat loge les familles à l’aide sociale. Le quotidien, c’est chômage, bière et pub; et le foot, une chance d’échapper à ce destin. Alors tu tentes le coup et si ça foire, c’est pas grave, le lundi tu te pointes sur les docks à 6h du matin pour trouver un job à la semaine et le samedi tu vas voir Liverpool au pub parce que le stade, c’est trop cher pour toi. Voilà, c’est la classe ouvrière anglaise telle que l’on ne l’imagine même pas en Suisse.
Au début, je me demandais en quelle langue ils parlaient. Gerrard avait un accent scouse très fort; Carragher, c’était un fuck tous les trois mots. Ils ne parlaient pas le même langage que Michael Owen, également formé à Liverpool mais originaire de Chester et d’un milieu plus aisé. Michael Owen a été Ballon d’or, c’est même le seul joueur de Liverpool à l’avoir eu sous le maillot des Reds, mais il n’a jamais eu la popularité d’un Gerrard ou d’un Fowler. Les gens se sont identifiés à ces gosses des quartiers prolos qui leur ressemblaient. Et Gerrard leur ressemblait un peu trop. Pour Carragher et lui, boire était normal, naturel. Culturel. Les jeunes joueurs anglais ne voyaient pas pourquoi ils auraient dû être différents de leurs potes sous prétexte qu’ils étaient footballeurs.
Le foot anglais avait un gros souci avec l’alcool à l’époque. «Se pinter» après l’entraînement, même en semaine, même seul à la maison, ce n’était jamais un problème. Sauf qu’au début des années 2000, tu ne peux plus réussir une grande carrière avec le régime bière fish and chips. La chance de Gerrard, c’est d’être tombé sur un Gérard Houllier qui tentait d’imposer de nouvelles règles, et d’avoir été entouré de joueurs étrangers (nous étions une douzaine déjà, Allemand, Tchèque, Français, Espagnol, Finlandais) qui les appliquaient naturellement, qui soignaient leur hygiène de vie, qui arrivaient une heure avant l’entraînement, qui faisaient des étirements, etc. Gerrard a eu l’intelligence de suivre. Il est devenu un vrai pro. Quand j’y repense, son évolution est vraiment impressionnante. Avec un entraîneur anglais «traditionnel», il aurait pu mal tourner, devenir une sorte de Paul Gascoigne.
En 2003, il devient capitaine. C’est une décision logique, tant son aura est grande sur le terrain. A partir de là, il entre dans une autre dimension, même si ce n’est pas ça qui le rend bavard dans le vestiaire. Capitaine, en Angleterre, c’est quelque chose de très important, un choix mûrement réfléchi, une décision annoncée en conférence de presse. Pour Gerrard, gamin de la ville, supporter du club comme toute sa famille et tous ses potes, dont le cousin Jon-Paul est mort en 1985 lors du drame d’Hillsborough, cela va au-delà de l’honneur. L’an dernier, lorsque Liverpool bat City et prend 7 points d’avance au championnat, il a surpris tout le monde lorsqu’il a réuni l’équipe en cercle sur le terrain pour leur parler et les motiver. Personne ne l’avait jamais vu faire ça. Malheureusement, Liverpool a laissé échapper le titre. Il ne sera jamais champion d’Angleterre et je pense que ça restera le regret de sa vie. Par contre, je ne crois pas qu’il se sente coupable de cette perte du titre. Même sans sa glissade contre Chelsea, il n’est pas certain du tout que Liverpool l’aurait emporté.
Steven Gerrard a peu joué cette saison. De son propre aveu, ses derniers mois avec les Reds sont plus difficiles qu’il ne l’avait imaginé. Il est clair qu’il n’a plus les jambes d’avant, il a perdu en puissance, en vitesse, marque beaucoup moins. Mais l’an dernier, Liverpool a lutté pour le titre avec un Gerrard titulaire, donc je ne crois pas qu’il soit fini. Il ne se retrouvait pas dans la peau d’un remplaçant et je pense qu’on lui a fait comprendre qu’il valait mieux pour tout le monde qu’il parte. L’entraîneur Brendan Rodgers n’avait pas forcément envie de le garder comme adjoint: à la troisième défaite, le public aurait réclamé Gerrard entraîneur… Alors il s’en va à Los Angeles, ce qui me paraît un choix intelligent. Il va découvrir une autre vie, lui qui n’a jamais quitté sa ville. Il aurait pu. Trois fois au moins. Mourinho a essayé de le faire venir à Chelsea, à l’Inter, au Real. A Chelsea, il aurait gagné des titres et sans doute 50% de salaire en plus. A Londres, il serait devenu une plus grande star, parce que Liverpool garde une mauvaise image, provinciale et ouvrière, dans le reste de l’Angleterre. Il a dû passer plus d’une nuit blanche à réfléchir mais en définitive, le cœur a toujours pris le dessus.
FOOTBALL Vendredi 15 mai 2015 LE TEMPS
Par Stéphane Henchoz
La légende de Liverpool joue samedi son dernier match à Anfield Road. Stéphane Henchoz, son ancien coéquipier chez les Reds, raconte cette belle histoire qui aurait pu mal tourner
N’espérez pas des feux d’artifice tirés depuis le toit d’Anfield Road et encore moins un discours de sa part. Ce n’est pas le genre de la maison. Le dernier match de Steven Gerrard à Liverpool sera sûrement un moment très fort mais à l’anglaise, digne et intériorisé. Le club va se remettre de son départ, comme il s’est remis de ceux d’illustres joueurs avant lui. La dernière fois que je me suis renseigné pour les billets, ils coûtaient cinq fois le prix de base: jusqu’à 1200 livres sterling! Je regarderai à la télévision le dernier match de celui qui fut mon coéquipier pendant cinq ans, mais aussi mon voisin.
Je suis arrivé à Liverpool à l’été 1999. Steven Gerrard était déjà dans le contingent de la première depuis un an et faisait des apparitions en cours de match. Il dépannait à tous les postes: latéral, au milieu, dans le couloir. C’était un jeune joueur très calme et timide, avec une personnalité introvertie. Sur le terrain, en revanche, il m’a suffi d’un jour pour entrevoir tout son potentiel: à 18 ans, il savait tout faire. Il était puissant, rapide, technique, endurant. Et hyperagressif. A l’entraînement, vous étiez heureux de vous en sortir avec une touche pour vous lorsqu’il venait vous presser. L’agressivité, c’était presque son défaut, il était toujours à la limite de la méchanceté. Mais c’est assez typique de la mentalité anglaise: les jeunes sont éduqués à être forts, durs, costauds. Never complain, never explain. En Suisse, aucun jeune joueur n’oserait aller tacler un ancien, mais là-bas, il n’y a pas 16 joueurs dans le contingent mais 22, dont 18 du même niveau, et chacun se bat pour sa place.
Au début de la saison 1999-2000, Steven Gerrard continue d’être trimballé sur le terrain au gré des blessures. Contre Everton, fin septembre, il se fait expulser quelques minutes après son entrée en jeu. Il revient début décembre à Anfield contre Sheffield Wednesday et marque pour la première fois en Premier League. Un but incroyable où il s’enfonce dans l’axe à 2000 à l’heure, dribble trois joueurs et tire croisé dans le petit filet. Sur cette seule action, le bon petit joueur local devient une attraction nationale. C’est le match du dimanche 4 p.m. en direct sur Sky; il se fait un nom là-dessus. A partir de là, il ne sort plus de l’équipe. Il joue tout le temps, mais toujours à différents postes. Il se stabilisera au milieu après la blessure de Jamie Redknapp. Il marque beaucoup, souvent sur des tirs lointains. La qualité de frappe est innée chez lui, elle tient au fait qu’il peut incliner sa cheville quasiment à la verticale, ce qui donne une trajectoire plongeante au ballon.
Lui, comme Jamie Carragher, que je place sur le même plan et qui a pris sa retraite en 2013, ont grandi dans des quartiers ouvriers défavorisés de la ville, dans ces council houses où l’Etat loge les familles à l’aide sociale. Le quotidien, c’est chômage, bière et pub; et le foot, une chance d’échapper à ce destin. Alors tu tentes le coup et si ça foire, c’est pas grave, le lundi tu te pointes sur les docks à 6h du matin pour trouver un job à la semaine et le samedi tu vas voir Liverpool au pub parce que le stade, c’est trop cher pour toi. Voilà, c’est la classe ouvrière anglaise telle que l’on ne l’imagine même pas en Suisse.
Au début, je me demandais en quelle langue ils parlaient. Gerrard avait un accent scouse très fort; Carragher, c’était un fuck tous les trois mots. Ils ne parlaient pas le même langage que Michael Owen, également formé à Liverpool mais originaire de Chester et d’un milieu plus aisé. Michael Owen a été Ballon d’or, c’est même le seul joueur de Liverpool à l’avoir eu sous le maillot des Reds, mais il n’a jamais eu la popularité d’un Gerrard ou d’un Fowler. Les gens se sont identifiés à ces gosses des quartiers prolos qui leur ressemblaient. Et Gerrard leur ressemblait un peu trop. Pour Carragher et lui, boire était normal, naturel. Culturel. Les jeunes joueurs anglais ne voyaient pas pourquoi ils auraient dû être différents de leurs potes sous prétexte qu’ils étaient footballeurs.
Le foot anglais avait un gros souci avec l’alcool à l’époque. «Se pinter» après l’entraînement, même en semaine, même seul à la maison, ce n’était jamais un problème. Sauf qu’au début des années 2000, tu ne peux plus réussir une grande carrière avec le régime bière fish and chips. La chance de Gerrard, c’est d’être tombé sur un Gérard Houllier qui tentait d’imposer de nouvelles règles, et d’avoir été entouré de joueurs étrangers (nous étions une douzaine déjà, Allemand, Tchèque, Français, Espagnol, Finlandais) qui les appliquaient naturellement, qui soignaient leur hygiène de vie, qui arrivaient une heure avant l’entraînement, qui faisaient des étirements, etc. Gerrard a eu l’intelligence de suivre. Il est devenu un vrai pro. Quand j’y repense, son évolution est vraiment impressionnante. Avec un entraîneur anglais «traditionnel», il aurait pu mal tourner, devenir une sorte de Paul Gascoigne.
En 2003, il devient capitaine. C’est une décision logique, tant son aura est grande sur le terrain. A partir de là, il entre dans une autre dimension, même si ce n’est pas ça qui le rend bavard dans le vestiaire. Capitaine, en Angleterre, c’est quelque chose de très important, un choix mûrement réfléchi, une décision annoncée en conférence de presse. Pour Gerrard, gamin de la ville, supporter du club comme toute sa famille et tous ses potes, dont le cousin Jon-Paul est mort en 1985 lors du drame d’Hillsborough, cela va au-delà de l’honneur. L’an dernier, lorsque Liverpool bat City et prend 7 points d’avance au championnat, il a surpris tout le monde lorsqu’il a réuni l’équipe en cercle sur le terrain pour leur parler et les motiver. Personne ne l’avait jamais vu faire ça. Malheureusement, Liverpool a laissé échapper le titre. Il ne sera jamais champion d’Angleterre et je pense que ça restera le regret de sa vie. Par contre, je ne crois pas qu’il se sente coupable de cette perte du titre. Même sans sa glissade contre Chelsea, il n’est pas certain du tout que Liverpool l’aurait emporté.
Steven Gerrard a peu joué cette saison. De son propre aveu, ses derniers mois avec les Reds sont plus difficiles qu’il ne l’avait imaginé. Il est clair qu’il n’a plus les jambes d’avant, il a perdu en puissance, en vitesse, marque beaucoup moins. Mais l’an dernier, Liverpool a lutté pour le titre avec un Gerrard titulaire, donc je ne crois pas qu’il soit fini. Il ne se retrouvait pas dans la peau d’un remplaçant et je pense qu’on lui a fait comprendre qu’il valait mieux pour tout le monde qu’il parte. L’entraîneur Brendan Rodgers n’avait pas forcément envie de le garder comme adjoint: à la troisième défaite, le public aurait réclamé Gerrard entraîneur… Alors il s’en va à Los Angeles, ce qui me paraît un choix intelligent. Il va découvrir une autre vie, lui qui n’a jamais quitté sa ville. Il aurait pu. Trois fois au moins. Mourinho a essayé de le faire venir à Chelsea, à l’Inter, au Real. A Chelsea, il aurait gagné des titres et sans doute 50% de salaire en plus. A Londres, il serait devenu une plus grande star, parce que Liverpool garde une mauvaise image, provinciale et ouvrière, dans le reste de l’Angleterre. Il a dû passer plus d’une nuit blanche à réfléchir mais en définitive, le cœur a toujours pris le dessus.
Old Bastards Sion - Constantin dégage