[Juventus] Progression
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Swordsy
Je dois être un des seuls ni anti ni pro italiens!
Mais bon j'étais pour eux à la finale car je suis clairement anti-francais déso pour ta partie francaise Swordsy
Sinon j'étais"évidement pour la Suisse et quand elle s'est faite eliminée j'étais pour l'allemagne!
Mais bon j'étais pour eux à la finale car je suis clairement anti-francais déso pour ta partie francaise Swordsy
Sinon j'étais"évidement pour la Suisse et quand elle s'est faite eliminée j'étais pour l'allemagne!
" J'espère que les arbitres ne sont pas conditionnés par des déclarations comme celles de Castella." A. Bigon
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Bidoumbidoum
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BIANCONERO
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à Pinturicchio pour avoir gagné le Golden Foot 2007 devant Roberto Carlos, Beckham et Maldini... 144'273 vote pour l'un des joueurs le plus attachant du monde du foot... bravo... -
BIANCONERO
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Ah le fameux derby...BIANCONERO a écrit :Après une belle victoire sur la Reggina 4-0 sans les "stars", la juve va enfin avoir droit de défier le Toro... belle confrontation en perspective...
Que je me réjouis d'y être.
La Rube est en pleine forme tandis que Toro ne l'est pas vraiment.
Mais dans un derby tout est possible.
Je pari sur une victoire 2-1 de Torino sur un but de Recoba à la 94'.
SEULEMENT SION !
Heureusement que l'espoir fait vivre...ItAlIa_RePrEzAnTe a écrit :Ah le fameux derby...BIANCONERO a écrit :Après une belle victoire sur la Reggina 4-0 sans les "stars", la juve va enfin avoir droit de défier le Toro... belle confrontation en perspective...
Que je me réjouis d'y être.
La Rube est en pleine forme tandis que Toro ne l'est pas vraiment.
Mais dans un derby tout est possible.
Je pari sur une victoire 2-1 de Torino sur un but de Recoba à la 94'.
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Hasta siempre
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J'espère, juventino, que tu t'es au moins levé pour écrire le mot "Superga"; quoi qu'il est vrai que le respect, vous ne connaissez pas vous, comme vous ne connaissez pas la ville de Turin, c'est bien trop loin de chez vous.... Alors que même les rares juventini turinois l'avouent.Juventino a écrit :T'as phrase elle a été écrite avant Superga...?ItAlIa_RePrEzAnTe a écrit :Tkt si lundi matin il n'y aura peu de Juventino sur le forum il faudra pas se poser de question.
Torino è stata è restera granata
Siete gobbi in pijama e lo rimarette...
Désolé d'être un peu brusque à ton goût mais que tu le veuilles ou non, c'est à partir de cette tragédie que le Toro n'est plus ce qu'il était..Hasta siempre a écrit :J'espère, juventino, que tu t'es au moins levé pour écrire le mot "Superga"; quoi qu'il est vrai que le respect, vous ne connaissez pas vous, comme vous ne connaissez pas la ville de Turin, c'est bien trop loin de chez vous.... Alors que même les rares juventini turinois l'avouent.Juventino a écrit :T'as phrase elle a été écrite avant Superga...?ItAlIa_RePrEzAnTe a écrit :Tkt si lundi matin il n'y aura peu de Juventino sur le forum il faudra pas se poser de question.
Torino è stata è restera granata
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Bravo, t'es très fort... D'autres arguments peut-être?ItAlIa_RePrEzAnTe a écrit :Et c'est aussi a partir de la que la Juve et les arbitres n'ont fait que 1.Juventino a écrit :
Désolé d'être un peu brusque à ton goût mais que tu le veuilles ou non, c'est à partir de cette tragédie que le Toro n'est plus ce qu'il était..
Et personnellement être sponsorisé par un groupe agricole ou par une entreprise de pneus...Hum..
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La Juventus de Turin serait sur les traces du talent tchèque de Teplice, Martin Fenin. Attaquant rapide et technique de seulement 20 ans, il est né dans la même ville de Pavel Nedved et beaucoup lui prédisent la même carrière professionnelle.
Beaucoup de clubs suivent Fenin, parmi lesquels le Real Madrid, Seville, Arsenal, le Bayern Munich et le Borussia Dortmund. Le joueur est estimé à 7M d'euros par son président. "Il n'est pas dit que nous voulons vendre Fenin, pour l'instant, nous écoutons les propositions. Nous ne sommes pas sous pression, ce n'est pas à nous de chercher une négociation".
Cependant, la Juventus a de quoi espérer. En effet, l'agent du joueur Pavel Zika a confirmé une rencontre prochaine organisée avec l'équipe italienne. "Maintenant, nous sommes seulement en phase de négociation. Fin novembre, nous irons à Turin pour discuter directement avec les dirigeants de la Juve. Fenin pourrait rester à Teplice jusqu'à la fin de la saison mais même être prêté en janvier dans une autre équipe italienne".
Beaucoup de clubs suivent Fenin, parmi lesquels le Real Madrid, Seville, Arsenal, le Bayern Munich et le Borussia Dortmund. Le joueur est estimé à 7M d'euros par son président. "Il n'est pas dit que nous voulons vendre Fenin, pour l'instant, nous écoutons les propositions. Nous ne sommes pas sous pression, ce n'est pas à nous de chercher une négociation".
Cependant, la Juventus a de quoi espérer. En effet, l'agent du joueur Pavel Zika a confirmé une rencontre prochaine organisée avec l'équipe italienne. "Maintenant, nous sommes seulement en phase de négociation. Fin novembre, nous irons à Turin pour discuter directement avec les dirigeants de la Juve. Fenin pourrait rester à Teplice jusqu'à la fin de la saison mais même être prêté en janvier dans une autre équipe italienne".
fino alla fine
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D'après l'International Federation of Football History and Statistics, la juve est le 2ème plus grand club de tous les temps après le Barc et devant ManUdt. L'Inter est à la 7ème place...
Pour les championats on a la Premier Ligue comme no1 puis la Liga, la SérieA, Champ du Brésil, Arentina, Bundesliga et la Ligue 1...
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Re: [Juventus] Progression
football Mercredi 13 mai 2015 Le Temps
Giorgio Chiellini joue autant avec les mains qu’avec les pieds
Par Laurent Favre
Le défenseur de la Juventus de Turin retrouve ce soir le Real Madrid pour une place en finale de la Ligue des champions. Au match aller, remporté 2-1 par la Juve, Chiellini avait offert à Cristiano Ronaldo un récital de défense à l’italienne
Le Real Madrid est ce mercredi confronté «au plus grand défi que le football peut proposer», selon la formule célèbre de l’entraîneur du Borussia Dortmund, Jürgen Klopp: gagner contre une équipe italienne à qui un 0-0 suffit. Et cette Juventus 2015 est italienne jusqu’à la caricature. Les bianconeri, vainqueurs 2-1 à l’aller, vont souffrir au Bernabeu pour résister aux assauts furieux d’un Real revanchard.
Ce sera poignant et intense, comme une chanson d’Aznavour: «Ils sont venus, ils sont tous là, elle va subir la vecchia signora. Y’a même Giorgio le fils maudit, avec des tacles hauts plein les bras.» Giorgio, c’est Giorgio Chiellini. Un défenseur comme le football, même italien, semblait ne plus vouloir en enfanter depuis une bonne vingtaine d’années. Pas méchant mais vicieux, truqueur, ayant fait vœu de discrétion et de sacrifice.
Ces dernières semaines, le soldat Chiellini est sorti du rang des anonymes à la lumière de quelques fautes si spectaculaires qu’elles semblaient n’exister que pour démontrer sa détermination à l’adversaire. Aux deux extrêmes, la dernière minute du match aller contre le Real et la première minute du quart de finale retour à Monaco. Sur l’une, il se lance «à l’ancienne» dans les jambes de Cristiano Ronaldo pour couper la course du Portugais, le percutant avec sa hanche. Sur l’autre, abusé par une glissade, il n’hésite pas à se jeter de tout son long pour stopper le ballon avec la main. En Principauté, on l’a aussi vu agrippé à l’attaquant Anthony Martial comme une caravane derrière des plaques néerlandaises sur une route de juillet.
A Turin, les réseaux sociaux se sont gargarisés de voir le numéro 3 de la Juve traiter le numéro 7 du Real de pleurnichard. Les photographes ont préféré le moment où il s’ouvre le cuir chevelu, avant de revenir finir la besogne, maillot en sang et bandeau de gaze immaculé. Son auréole.
Avec Pirlo et Tevez, Giorgio Chiellini complète la trilogie leonienne de la Juventus: le bon, la brute (c’est lui) et le truand. D’ailleurs, la scène où il intime à Cristiano Ronaldo de la boucler, c’est Eli Wallach dans son bain moussant. «Quand on tire, on raconte pas sa vie.»
La sienne ressemble à un remake de Retour vers le futur 2, autre film, où le héros passe sans transition temporelle de 1985 à 2015. Chiellini semble pareillement déphasé. On l’imagine volontiers avec le maillot en coton qui grattait, la pub Ariston et les rayures qui se déformaient chaque fois qu’un défenseur tentait de freiner Boniek.
Dans les années 80, les défenseurs comme lui portaient des noms évocateurs, comme l’Anglais (Terry) Butcher ou l’Argentin (Daniel) Killer. Attention: il y avait parfois quelques faux amis comme (Claudio) Gentile ou (Marius) Trésor. Leur digne héritier Chiellini vit le match comme un devoir à accomplir, non comme une partie de plaisir. Même son prénom, Giorgio, est daté années 80: Moroder, Armani…
Mais c’est surtout son look et son style qui le distinguent immédiatement sur un terrain. Chiellini, c’est d’abord une tronche. Le plus beau nez cassé du foot italien depuis Mauro Tassotti, le légendaire numéro 2 de l’AC Milan. Une gueule à jouer les portefaix dans les films de gangsters, une carrure sans cou qui lui vaut parfois le surnom de «gorille». Etonnamment, Giorgio Chiellini ne sort pas des Tontons flingueurs mais de la douce Toscane. Il débarque à Turin en juillet 2005, après un prêt d’un an réussi à la Fiorentina. Un mois à peine après son arrivée, il se pète une première fois le nez en amical contre le Benfica. Déjà prêt à faire don de son corps. Il se le recassera deux fois, les deux fois en 2009.
Grand, massif, haletant, grimaçant sous l’effort, il paraît toujours au bord de la rupture. Mais ne rompt jamais. Deux fois, il a été désigné meilleur défenseur du calcio. Pisan de naissance, il se dresse voûté comme le célèbre campanile penché de sa ville: cela fait des siècles que tout le monde s’attend à le voir tomber, mais il résiste. A force, on le croit centenaire, mais Giorgio Chiellini est plus jeune (d’une année) que Stephan Lichtsteiner, le Suisse en Eternit. Du temps où il avait des cheveux, il ressemblait un peu à Dany Boon.
Dans Les Barbares, essai publié dans sa version française en décembre 2014 chez Gallimard, Alessandro Baricco raconte, dans un chapitre génial comme une transversale de Platini, sa vie de défenseur avec un numéro 3 dans le dos. Lisez, on jurerait qu’il parle de Chiellini et de Cristiano Ronaldo. «C’était alors un numéro sans poésie aucune, qui évoquait une discipline rugueuse et imperturbable.» A cette époque, «si vous aviez le numéro 3 dans le dos, vous pouviez jouer des dizaines de matches sans jamais franchir la ligne médiane […] C’était un football simple, donc, moi qui portais le numéro 3, je marquais leur numéro 7: et les numéros 7, au fond, étaient tous pareils […] En un quart d’heure, vous saviez tout d’eux: comment ils feintaient, qu’ils détestaient l’avant-centre, s’ils avaient des problèmes de genou, quel métier ils faisaient et quels déodorants ils utilisaient (des sprays Rexona terrifiants). Le reste était une partie d’échecs où lui, il avait les blancs. Il inventait et vous détruisiez.»
Dans une synthèse brillantissime, Baricco explique ensuite comment le football moderne a échangé une capacité contre des possibilités. Les numéros 7 sont devenus des machines qui dribblent, marquent, courent et défendent sans baisser d’intensité. Comme Cristiano Ronaldo. Les défenseurs modernes défendent beaucoup moins bien qu’avant, mais ils sont capables de faire beaucoup plus de choses: attaquer, centrer, marquer. Sauf Chiellini. Lui joue toujours son match intime contre son numéro 7, un match qui se poursuit même quand le ballon est de l’autre côté du terrain. Il lui parle, plaisante, file des petits coups, intimide.
Au match aller, il a remporté 100% de ses duels. Il a aussi réussi 100% de ses passes mais c’est moins impressionnant puisqu’il se contente de donner la balle au partenaire le plus proche. A sa manière, Chiellini joue à une touche: dégagement, tacle, coup de tête. A la Juve, il est le joueur qui, après le gardien Gigi Buffon (encore que, ça dépend des matches) joue le plus avec les mains: pour ceinturer l’adversaire, le tirer par le maillot, le bloquer du bras, le contenir du coude. Elles lui servent aussi à implorer l’arbitre s’il siffle faute; à questionner l’adversaire, pouce, index et majeur réunis en faisceau: «Che cazzo vuoi?»
Elles lui servent enfin à féliciter ou réconforter son souffre-douleur à la fin. Car Giorgio, c’est le genre à vous payer une bière après vous avoir asticoté tout le match. Pour lui, ce qui se passe sur le terrain reste sur le terrain. S’il demeure célèbre pour avoir été mordu par Luis Suarez à la coupe du monde 2014, il est aussi celui qui milita contre une suspension du buteur uruguayen.
Lorsqu’il ôte son numéro 3, c’est un garçon charmant, gentil, poli, jamais un mot plus haut que l’autre, apprécié de ses coéquipiers, licencié en économie à l’université (avec une note de 109 sur 110, selon sa fiche Wikipédia). Cet hiver, il a prolongé dans le Piémont jusqu’en 2018. «La Juve est mon équipe.» Où pourrait-il aller d’ailleurs? A part dans les années 80, on ne voit pas.
© 2015 Le Temps SA
Giorgio Chiellini joue autant avec les mains qu’avec les pieds
Par Laurent Favre
Le défenseur de la Juventus de Turin retrouve ce soir le Real Madrid pour une place en finale de la Ligue des champions. Au match aller, remporté 2-1 par la Juve, Chiellini avait offert à Cristiano Ronaldo un récital de défense à l’italienne
Le Real Madrid est ce mercredi confronté «au plus grand défi que le football peut proposer», selon la formule célèbre de l’entraîneur du Borussia Dortmund, Jürgen Klopp: gagner contre une équipe italienne à qui un 0-0 suffit. Et cette Juventus 2015 est italienne jusqu’à la caricature. Les bianconeri, vainqueurs 2-1 à l’aller, vont souffrir au Bernabeu pour résister aux assauts furieux d’un Real revanchard.
Ce sera poignant et intense, comme une chanson d’Aznavour: «Ils sont venus, ils sont tous là, elle va subir la vecchia signora. Y’a même Giorgio le fils maudit, avec des tacles hauts plein les bras.» Giorgio, c’est Giorgio Chiellini. Un défenseur comme le football, même italien, semblait ne plus vouloir en enfanter depuis une bonne vingtaine d’années. Pas méchant mais vicieux, truqueur, ayant fait vœu de discrétion et de sacrifice.
Ces dernières semaines, le soldat Chiellini est sorti du rang des anonymes à la lumière de quelques fautes si spectaculaires qu’elles semblaient n’exister que pour démontrer sa détermination à l’adversaire. Aux deux extrêmes, la dernière minute du match aller contre le Real et la première minute du quart de finale retour à Monaco. Sur l’une, il se lance «à l’ancienne» dans les jambes de Cristiano Ronaldo pour couper la course du Portugais, le percutant avec sa hanche. Sur l’autre, abusé par une glissade, il n’hésite pas à se jeter de tout son long pour stopper le ballon avec la main. En Principauté, on l’a aussi vu agrippé à l’attaquant Anthony Martial comme une caravane derrière des plaques néerlandaises sur une route de juillet.
A Turin, les réseaux sociaux se sont gargarisés de voir le numéro 3 de la Juve traiter le numéro 7 du Real de pleurnichard. Les photographes ont préféré le moment où il s’ouvre le cuir chevelu, avant de revenir finir la besogne, maillot en sang et bandeau de gaze immaculé. Son auréole.
Avec Pirlo et Tevez, Giorgio Chiellini complète la trilogie leonienne de la Juventus: le bon, la brute (c’est lui) et le truand. D’ailleurs, la scène où il intime à Cristiano Ronaldo de la boucler, c’est Eli Wallach dans son bain moussant. «Quand on tire, on raconte pas sa vie.»
La sienne ressemble à un remake de Retour vers le futur 2, autre film, où le héros passe sans transition temporelle de 1985 à 2015. Chiellini semble pareillement déphasé. On l’imagine volontiers avec le maillot en coton qui grattait, la pub Ariston et les rayures qui se déformaient chaque fois qu’un défenseur tentait de freiner Boniek.
Dans les années 80, les défenseurs comme lui portaient des noms évocateurs, comme l’Anglais (Terry) Butcher ou l’Argentin (Daniel) Killer. Attention: il y avait parfois quelques faux amis comme (Claudio) Gentile ou (Marius) Trésor. Leur digne héritier Chiellini vit le match comme un devoir à accomplir, non comme une partie de plaisir. Même son prénom, Giorgio, est daté années 80: Moroder, Armani…
Mais c’est surtout son look et son style qui le distinguent immédiatement sur un terrain. Chiellini, c’est d’abord une tronche. Le plus beau nez cassé du foot italien depuis Mauro Tassotti, le légendaire numéro 2 de l’AC Milan. Une gueule à jouer les portefaix dans les films de gangsters, une carrure sans cou qui lui vaut parfois le surnom de «gorille». Etonnamment, Giorgio Chiellini ne sort pas des Tontons flingueurs mais de la douce Toscane. Il débarque à Turin en juillet 2005, après un prêt d’un an réussi à la Fiorentina. Un mois à peine après son arrivée, il se pète une première fois le nez en amical contre le Benfica. Déjà prêt à faire don de son corps. Il se le recassera deux fois, les deux fois en 2009.
Grand, massif, haletant, grimaçant sous l’effort, il paraît toujours au bord de la rupture. Mais ne rompt jamais. Deux fois, il a été désigné meilleur défenseur du calcio. Pisan de naissance, il se dresse voûté comme le célèbre campanile penché de sa ville: cela fait des siècles que tout le monde s’attend à le voir tomber, mais il résiste. A force, on le croit centenaire, mais Giorgio Chiellini est plus jeune (d’une année) que Stephan Lichtsteiner, le Suisse en Eternit. Du temps où il avait des cheveux, il ressemblait un peu à Dany Boon.
Dans Les Barbares, essai publié dans sa version française en décembre 2014 chez Gallimard, Alessandro Baricco raconte, dans un chapitre génial comme une transversale de Platini, sa vie de défenseur avec un numéro 3 dans le dos. Lisez, on jurerait qu’il parle de Chiellini et de Cristiano Ronaldo. «C’était alors un numéro sans poésie aucune, qui évoquait une discipline rugueuse et imperturbable.» A cette époque, «si vous aviez le numéro 3 dans le dos, vous pouviez jouer des dizaines de matches sans jamais franchir la ligne médiane […] C’était un football simple, donc, moi qui portais le numéro 3, je marquais leur numéro 7: et les numéros 7, au fond, étaient tous pareils […] En un quart d’heure, vous saviez tout d’eux: comment ils feintaient, qu’ils détestaient l’avant-centre, s’ils avaient des problèmes de genou, quel métier ils faisaient et quels déodorants ils utilisaient (des sprays Rexona terrifiants). Le reste était une partie d’échecs où lui, il avait les blancs. Il inventait et vous détruisiez.»
Dans une synthèse brillantissime, Baricco explique ensuite comment le football moderne a échangé une capacité contre des possibilités. Les numéros 7 sont devenus des machines qui dribblent, marquent, courent et défendent sans baisser d’intensité. Comme Cristiano Ronaldo. Les défenseurs modernes défendent beaucoup moins bien qu’avant, mais ils sont capables de faire beaucoup plus de choses: attaquer, centrer, marquer. Sauf Chiellini. Lui joue toujours son match intime contre son numéro 7, un match qui se poursuit même quand le ballon est de l’autre côté du terrain. Il lui parle, plaisante, file des petits coups, intimide.
Au match aller, il a remporté 100% de ses duels. Il a aussi réussi 100% de ses passes mais c’est moins impressionnant puisqu’il se contente de donner la balle au partenaire le plus proche. A sa manière, Chiellini joue à une touche: dégagement, tacle, coup de tête. A la Juve, il est le joueur qui, après le gardien Gigi Buffon (encore que, ça dépend des matches) joue le plus avec les mains: pour ceinturer l’adversaire, le tirer par le maillot, le bloquer du bras, le contenir du coude. Elles lui servent aussi à implorer l’arbitre s’il siffle faute; à questionner l’adversaire, pouce, index et majeur réunis en faisceau: «Che cazzo vuoi?»
Elles lui servent enfin à féliciter ou réconforter son souffre-douleur à la fin. Car Giorgio, c’est le genre à vous payer une bière après vous avoir asticoté tout le match. Pour lui, ce qui se passe sur le terrain reste sur le terrain. S’il demeure célèbre pour avoir été mordu par Luis Suarez à la coupe du monde 2014, il est aussi celui qui milita contre une suspension du buteur uruguayen.
Lorsqu’il ôte son numéro 3, c’est un garçon charmant, gentil, poli, jamais un mot plus haut que l’autre, apprécié de ses coéquipiers, licencié en économie à l’université (avec une note de 109 sur 110, selon sa fiche Wikipédia). Cet hiver, il a prolongé dans le Piémont jusqu’en 2018. «La Juve est mon équipe.» Où pourrait-il aller d’ailleurs? A part dans les années 80, on ne voit pas.
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