L'âme d'un club: Sankt Pauli remonte en Bundesliga!

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L'âme d'un club: Sankt Pauli remonte en Bundesliga!

Message par S2R »

Voilà matière à réfléchir et à se poiler sur le thème performance et esprit sportif! Bonne lecture.

Sankt Pauli, très à gauche du terrainLe club du quartier «chaud» de Hambourg réunit écolos et antiracistes.




DELY Renaud



L'Europe du football rechausse ses crampons. L'Angleterre, l'Espagne

et l'Allemagne ont repris le chemin des stades, l'Italie s'y prépare. Reportages dans les quatre plus grands championnats du continent. Aujourd'hui, l'Allemagne.

Hambourg envoyé spécial Sur la porte vitrée, une affiche, onze joueurs cagoulés surmontés d'un slogan: «Notre équipe pour le Mondial: soutenez les guérilleros zapatistes du Chiapas.» Sur le comptoir, une tirelire: «Donnez pour les prisonniers politiques irlandais.» Sur les murs, tee-shirts, autocollants et posters au symbole récurrent: un ballon qui fait voler en éclats une croix gammée. Le tout accompagné du leitmotiv: «Sankt Pauli gegen rechts!» («Sankt Pauli contre l'extrême droite!»). Le QG des supporters du FC Sankt Pauli, club d'un quartier de Hambourg, tient plus de la permanence politique que du rendez-vous de footeux. «Nous sommes des supporters politiques, assène leur chef de file, Hendrik Luttner, être de gauche est indissociable de notre amour du foot.» Mémoire du groupe, son prédécesseur, Sven Brux, est devenu début avril l'un des six employés de ce club familial. Homme à tout faire, il gère aussi bien les déplacements des joueurs que l'approvisionnement de la buvette: «Notre seule richesse, c'est l'état d'esprit. C'est pour ça que Sankt Pauli attire beaucoup de gens qui se moquent des performances mais qui s'identifient au club, qui se l'approprient.»

Problèmes avec le ballon. Sankt Pauli, qui a raté pour deux points son retour parmi l'élite, joue une saison de plus en deuxième division. Pas de quoi traumatiser les fans. «Du moment que l'on fait la fête et que l'on voit des buts... Le résultat passe après», résume l'un d'eux. L'équipe n'a pas besoin d'être Bundesliga, où elle a réussi de brefs passages (1988-1991 puis 1995-1997), pour que le vétuste stade Wilhelm-Koch soit rempli: 16 000 à 18 000 spectateurs de moyenne, pour une capacité de 20 000 places. Pendant sept ans, la star du club était Leonardo Manzi, «le seul Brésilien qui n'ait jamais su jouer au football», rigole Sven Brux. Incapable d'assurer un contrôle, de réussir une passe ou de marquer un but, il était la coqueluche du public. «Un type formidable, chaleureux et très intelligent, se souvient Christian Hienzpeter, l'ancien vice-président. Ici, tout le monde a des problèmes dans sa vie quotidienne, avec son chef, son boulot ou son salaire. Léo avait des problèmes avec le ballon, c'est peut-être pour ça qu'il est devenu populaire.»

Le FC Sankt Pauli est un club de quartier, et quel quartier! Sexe, drogue et football résument ces quelques pâtés de maison du sud-ouest de Hambourg. Le coeur en est la Reeperbahn, une large artère aux néons multicolores où s'alignent fast-foods, salles de jeu et sex-shops. SDF et prostituées en occupent les trottoirs sous l'oeil indifférent des policiers qui vadrouillent clope au bec et boucle à l'oreille. Au sud, vers le port, s'étendent squats, hangars et entrepôts farouchement défendus depuis plus de dix ans par les autonomes contre les projets de rénovation immobilière de la mairie. Au nord s'enchevêtrent des ruelles qui regorgent de bistrots bondés jour et nuit.

Substances prohibées. Loin des larges avenues arborées de la deuxième métropole d'Allemagne, Sankt Pauli est une vie dans la ville: le sanctuaire de tout ce que le nord de l'Allemagne compte d'anars, de punks et d'autres variantes plus ou moins écolos du gauchisme. Ce sont eux qui, chaque week-end, garnissent les travées du stade. Anneaux dans le nez, crête colorée et substances prohibées. Le fumet exotique vient parfois chatouiller les narines des joueurs sur la pelouse.

C'est à l'orée des années 90 que le FC Sankt Pauli s'impose comme un club pas comme les autres. L'unification de l'Allemagne exhume alors un racisme jusque-là étouffé par le couvercle communiste à l'Est, et enfoui par le tabou de l'Histoire à l'Ouest. Les attaques de foyers de travailleurs immigrés se multiplient, skinheads et néonazis investissent les stades. A Sankt Pauli résident plus de quinze nationalités différentes. Le club organise des matchs amicaux avec Besiktas et Galatasaray, deux équipes d'Istanbul, et adopte une charte qui proscrit les chants et les slogans racistes, interdit tout insigne ou symbole nauséabond dans l'enceinte du stade et menace d'exclusion définitive tout supporter qui enfreindrait ce règlement. «Rien n'était programmé, c'était spontané de devenir un club antifasciste», se souvient Sven Brux, qui considère que «combattre le racisme n'est même pas un acte politique mais une attitude humaine normale». Normale, mais peu banale dans l'univers du football, où nombre de clubs ménagent leurs supporters les plus dangereux parce qu'ils sont aussi les plus fervents. «Nous avons été critiqués mais nous étions des pionniers, d'autres ont fini par nous copier», ajoute Hienzpeter.

Etendard d'un quartier de 200 000 habitants où le chômage touche un quart de la population active, Sankt Pauli offre aussi des places à moitié prix pour les chômeurs, les étudiants et les retraités. «Dans le stade comme dans la rue, les gens sont proches de nous, l'ambiance ressemble à celle de certains clubs anglais», dit le gardien de but, Klaus Thomforde. Au point que les supporters ont adopté le chant du Kop de Liverpool, You'll Never Walk Alone. Comme la plupart des joueurs, Thomforde habite le quartier et ne s'imagine pas quitter un club pour lequel il joue depuis quinze ans: «Quand j'étais gamin, j'étais malheureux quand un joueur quittait mon club préféré. Je pense à l'enfant de 10 ans qui n'aimerait pas me voir partir, c'est tout.» Depuis deux ans, le club a même opté pour un partenaire tout aussi convivial: la marque de bourbon Jack Daniel's. «La première fois que les supporters s'identifient aussi bien à notre sponsor" et que ce sponsor s'identifie aussi bien à une équipe», sourit Christian Hienzpeter.

Champagne contre bière. L'effet de mode brouille un peu l'authenticité. Pour nombre d'artistes et d'intellos qui s'installent dans ce quartier de plus en plus branché, supporter Sankt Pauli est aussi une façon d'être dans le vent. «Une certaine rivalité est née entre anciens et nouveaux supporters, entre les vrais et les autres», reconnaît Sven Brux. «Chacun est libre d'aimer le club comme il l'entend, corrige Hienzpeter. Peu importe qu'après le match certains boivent du champagne pendant que d'autres sont à la bière.» Réduit à jouer les éternels David, le club aspire à changer de dimension. Sept ans après, les tee-shirts célébrant la victoire remportée 1-0 au stade olympique de Munich face au Bayern continuent de s'arracher. «Ich war dabei» («J'y étais»), clament encore les torses des supporters. «On ne peut pas vivre éternellement au jour le jour, reconnaît Sven Brux. On répare sans cesse le stade comme on répare l'équipe, il nous faut devenir plus professionnels.» Sur la lancée de la première accession à la Bundesliga, les dirigeants avaient confié il y a dix ans à un consortium suédois l'édification d'un luxueux complexe sportif. Le projet a capoté. «Une énorme erreur, mais nous avons appris», jure Brux. Echaudés, les supporters, forts d'un pouvoir de blocage, se méfient. D'assemblées générales houleuses en réunions tendues, un projet de stade a vu le jour. La construction doit commencer à la fin de l'année. «Le club est mûr pour franchir ce pas», se rassure Christian Hienzpeter. A une condition et une seule: «Ne jamais devenir le club de Hambourg mais rester à jamais celui de Sankt Pauli, et rien d'autre.».

(Source ''Liberation'' 1998,... je sais, l'article n'est pas récent, mais c'est une perle!)


... alors,.. Sankt Pauli a de nouveaux fans? :biere:


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Re: L'âme d'un club: Sankt Pauli remonte en Bundesliga!

Message par S2R »

Et voilà pour l'actu des pirates de Hambourg:


Le 02/05/2010 à 20:04

Foot - ALL
St Pauli revient dans l'élite

L'un des clubs les plus originaux d'Allemagne, St Pauli, formation d'Hambourg rivale du HSV, a tamponné dimanche son ticket pour l'élite où il accompagnera Kaiserslautern la saison prochaine. St Pauli, dont les supporters affichent leurs convictions anti-fascistes et anti-racistes - elles sont également inscrites dans les statuts du club -, a gagné à Fürth (4-1) et compte trois points d'avance à une journée de la fin du Championnat, sa différence de buts le préservant d'un retour sur le fil d'Augsbourg, le 3e (+36 contre +20).

St Pauli, dont le sigle est une tête de mort façon pirate, est un habitué de l'ascenseur. Il s'agit de sa cinquième promotion pour un total de sept saisons seulement passées en Bundesliga 1. Lors de sa dernière remontée en 2001-02, le club était aussitôt redescendu en D2, non sans avoir battu (2-1) le Bayern Munich quelques mois après la victoire des Bavarois en Ligue des champions.
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Re: L'âme d'un club: Sankt Pauli remonte en Bundesliga!

Message par S2R »

St Pauli : un ovni en Bundesliga


St Pauli retrouvera la Bundesliga la saison prochaine. Sa particularité réside en une identité en marge des standards conventionnels. L'occasion de faire un focus sur un promu totalement atypique.
Cinq promotions et sept saisons seulement passées en Bundesliga. St Pauli, deuxième club professionnel de Hambourg, n'a jamais particulièrement brillé parmi l'élite. Ce qui ne l'empêche pas de traîner derrière lui près de 11 millions de supporters en Allemagne. Durant les quatre saisons passées en ligue régionales au milieu des années 2000, 15 000 spectateurs remplissaient les travées du stade Millerntor, à chaque rencontre disputée à domicile. L'affluence moyenne de la division ne dépassait pas les deux cents spectateurs... La raison est simple : le club incarne les valeurs les plus libertaires de la société allemande. À St Pauli, le tabou et la discrimination n'ont pas leur place. La sexualité ou le racisme n'y ont pas droit de citer. Avec une tête de mort comme logo et une entreprise d'articles érotiques comme sponsor, l'image anticonformiste du club est bien protégée. Un sponsor qui a d'ailleurs décidé de commercialiser 20 000 préservatifs à l'effigie du promu.

Tandis que l'Europe sociale et politique s'interroge sur l'identité des peuples, les fans de St Pauli se sont trouvés une nouvelle icône cette saison. Deniz Naki, joueur allemand d'origine turc, est devenu un symbole d'intégration aux yeux des supporters. Un facteur qui a donné lieu en novembre dernier à une manifestation de joie toute particulière. À Rostock, où l'extrême-droite bénéficie d'une grande popularité, Naki a célébré son but en narguant les hooligans locaux, mimant une décapitation. Avant de planter un drapeau du club sur la pelouse à la fin du match pour marquer son territoire. Il faut dire que les convictions antiracistes et antifascistes sont inscrites dans les statuts du club.

St Pauli prend également à contre-pied un sujet des plus tabous dans le monde du football, et plus particulièrement dans le Calcio. " Je ne ferais jamais signer un joueur homosexuel. Je ne sais pas si les joueurs sont contre le fait d'avoir un gay dans leur équipe, mais moi, je le suis ", avait déclaré Luciano Moggi, ancien directeur général de la Juventus de Turin, en avril 2008. Et Marcello Lippi de renchérir un an plus tard, en déclarant qu'il serait " difficile qu'un joueur puisse vivre de façon naturelle son homosexualité parmi ses coéquipiers ". N'en déplaise à ces acteurs du football italien, le président de St Pauli n'a pas de problème de ce côté là. Bien au contraire. Homosexuel déclaré, Corny Littmann a pris les reines du club en 2003. Mais depuis sa prise de fonction, ce directeur de théâtre de 58 ans doit faire face à un problème d'identité.

Si les moeurs ne sont pas au coeur des réticences des fans, la question de la survie économique du club est plus que jamais d'actualité. Le foot-business s'est imposé comme le seul modèle du football professionnel actuel, mais les supporters de St Pauli ne sont pas près de céder du terrain au système capitaliste. Avec un bénéfice de plus d'un million d'euros l'an passé, n'importe quel président aurait été félicité. Pas à St Pauli. Corny Littmann doit ainsi organiser des rassemblements avec les supporters et faire des compromis sur l'évolution du club. Il a du apprendre à jongler entre le mythe et la marchandisation, indispensable dans le football actuel. Mais certains points ne sont pas discutables. " La question de savoir si nous devons proposer des places de catégories supérieures n'est pas négociable. Il en va de notre survie économique ", a-t-il déclaré. La construction d'un nouveau stade, entamé en 2006 et dont la livraison est prévue pour 2014, marque un tournant dans l'histoire de St Pauli. Malgré tout, il en faudra beaucoup plus pour effacer l'identité si particulière de ce futur pensionnaire de la Bundesliga.
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Re: L'âme d'un club: Sankt Pauli remonte en Bundesliga!

Message par ita_rep »

SEULEMENT SION !
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Re: L'âme d'un club: Sankt Pauli remonte en Bundesliga!

Message par S2R »

Deniz Naki,... un avant comme il nous faut!

Conquête du terrain adverse!
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Re: L'âme d'un club: Sankt Pauli remonte en Bundesliga!

Message par S2R »

Premier match contre Freiburg... première victoire 3-1! Yaaaaaaa! :bien:
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Re: L'âme d'un club: Sankt Pauli remonte en Bundesliga!

Message par Mystik »

S2R a écrit :Premier match contre Freiburg... première victoire 3-1! Yaaaaaaa! :bien:
Et de quelle manière :

le 1-0 (but pour freiburg) fut marqué à la 79è !!!

L'ambiance était magique selon les extraits de matchs.
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Re: L'âme d'un club: Sankt Pauli remonte en Bundesliga!

Message par Grizzli »

Dommage pour eux: ils ont perdu hier soir 0-1 contre Hoffenheim!
Don't worry, be happy!
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