http://www.tdg.ch/geneve/actu/club-fran ... 2010-05-19
Le club Evian-Thonon-Gaillard (ETG) retient son souffle. Il devrait savoir aujourd’hui si la Fédération française de football l’autorise à jouer au Stade de Genève pour une période transitoire maximale de quatre ans. Une solution sportive idéale pour l’équipe haut-savoyarde, contrainte d’abandonner son stade non homologué à Thonon depuis son ascension en Ligue 2 (2e division française). Une solution économique tout aussi idéale pour Genève.
C’est en tout cas l’avis de Jean-François Pissettaz, expert-comptable franco-suisse, chargé d’étudier l’aspect fiscal de ce «mariage», à la demande de l’ETG, sur les conseils de l’Association régionale de coopération, une structure réunissant des collectivités locales de France voisine.
Même si le fiscaliste ne peut pas chiffrer les recettes potentielles, il dresse la liste des enjeux financiers.
Location du stade. C’est en quelque sorte la «dot» apportée par l’équipe haut-savoyarde pour conclure le mariage avec la Fondation du Stade. Le loyer est basé sur 19 matches minimum par an.
Son montant? Le cercle des initiés parle de 500 000 francs par an. Une somme non confirmée par Benoît Genecand, président de la Fondation du Stade, qui refuse de s’exprimer sur cet aspect du dossier, «tant qu’il n’y a pas de décision».
Parkings. Avec une moyenne estimée à 7000 spectateurs par match, selon Patrick Trotignon, président du club, une partie d’entre eux choisira de se rendre jusqu’à la Praille en voiture. Le parking du centre commercial encaisserait alors les recettes.
Sécurité, gardiennage, frais de nettoyage. Des entreprises suisses assureront ces services. Les factures seront réglées par la Société anonyme à objet sportif (SAS) ETG.
Buvettes, traiteurs. Les matches seront assurés par les Français, la restauration par des entreprises suisses.
Effets indirects. «On ne mesure pas les effets indirects de la venue de l’ETG, développe Jean-François Pissettaz, également président de la délégation suisse de la Chambre de commerce Suisse et France. Les vingt équipes de foot, venues des quatre coins de France, amèneront forcément à Genève familles, amis et supporters.» Autant de personnes qui pourront choisir de rester plusieurs jours et ainsi faire marcher l’économie genevoise. «C’est un peu comme pour le Salon de l’auto. Il n’y a pas que la location des halles qui compte. Il faut penser aux retombées économiques.»
TVA. «Toutes les recettes générées au cours des matches donneront lieu à un versement de TVA en faveur du canton, souligne le fiscaliste français. Ce qui n’est pas négligeable.»
De la location du Stade aux frais de sécurité, en passant par les recettes de la petite restauration, tout y est soumis. Tout, sauf les billets d’entrée, qu’il s’agisse d’un match joué entre clubs français ou suisses. Reste à savoir dans quel pays seront imposés la SAS ETG et ses joueurs. Ce sera en France, analyse Jean-François Pissettaz.