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FC Sion: mais où sont passés les meneurs de l'équipe?
par Stéphane Fournier
25.11.19, 19:00
Plusieurs éléments recrutés par le FC Sion depuis deux ans étaient attendus comme des patrons dans le jeu ou hors du terrain. Aucun ne s’est véritablement imposé dans ce rôle.
Le FC Sion vit l’une des périodes les plus difficiles depuis son retour dans l’élite du football suisse en 2006. Il enchaîne huit matchs sans victoire en championnat, dont sept défaites, sa plus longue série négative en Super League. Si les causes de ce coup de barre prolongé sont multiples, le président du FC Sion pointe l’une d’entre elles après le revers concédé contre Zurich le 10 novembre. «Je n’ai plus de leader pour tirer le peloton quand la course se durcit», confie-t-il sur le site du «Matin».
Le constat se réfère aux hommes recrutés depuis deux ans pour assumer ce rôle. Au bénéfice de prestigieuses cartes de visite, ils n’exercent pas sur le terrain l’influence attendue. Les départs successifs de Veroljub Salatic et de Reto Ziegler dans la foulée du premier revers concédé en finale de la Coupe de Suisse ont privé le groupe de meneurs d’hommes. Ils attendent toujours leurs successeurs.
ALEXANDRE SONG N’A PAS PRIS LE RYTHME DE LA SUPER LEAGUE
En manque de compétition avant son arrivée en Valais, Alexandre Song ne s’est pas imposé en Super League. Keystone
«Nous verrons le vrai Alex Song en 2019.» Le président du FC Sion lâche cette affirmation entre promesse et doute en décembre 2018. Elle témoigne du décalage entre les attentes envers l’ancien joueur d’Arsenal ou de Barcelone et ses performances sur le terrain. Sa dernière station avant le Valais le pose à Kazan, sous le maillot du Rubin, pour un fiasco sportif et financier. Son déficit de compétition le condamne plusieurs fois à la tribune à Tourbillon. Murat Yakin le relègue en moins de 21 ans.
Dans une Super League très exigeante physiquement, il n’apporte ni l’impact espéré à la récupération du ballon, ni la capacité de relance qui avait séduit les recruteurs barcelonais. Le temps presse pour exaucer le vœu présidentiel. Débarqué plus discrètement de Schaffhouse, Christian Zock a nettement pris l’ascendant après avoir été sous la menace d’un départ anticipé en juillet. Song ne figurait pas dans le groupe dimanche face à YB.
VALON BEHRAMI MANQUE SON RETOUR AU PAYS
«Si je ne devais plus être à la hauteur, je n’aurais aucun problème de me retirer.» Valon Behrami lâche cette confidence prémonitoire lors d’une interview publiée dans la «Neue Zürcher Zeitung» le 11 août 2019. Moins de deux mois plus tard, l’ancien international tire sa révérence. La tête d’affiche du recrutement estival du FC Sion évolue très loin du niveau attendu après une fracture du péroné qui l’éloigne des terrains depuis le 2 avril.
A-t-il sous-estimé les exigences du championnat de Suisse, son pays d’adoption qu’il avait quitté à 18 ans sans avoir foulé régulièrement les pelouses de Super League? Il revendique un régime d’entraînement particulier en réduisant le nombre de séances. Le malentendu ne repose pas uniquement sur cette réalité physique. Dès le mois d’août, le Tessinois déplore auprès de ses connaissances les conditions de travail offertes par le FC Sion. Comme s’il les ignorait avant de se lier au club valaisan.
PAJTIM KASAMI JOUE LES INTERMITTENTS DE LA PERFORMANCE
«Pourquoi tout se ligue toujours contre moi?» twitte Pajtim Kasami en février 2013. Le joueur déplore sur les réseaux sociaux son passage manqué de Fulham à Pescara en série A italienne en raison d’une panne de fax. Cette incompréhension envers le monde extérieur se déroule comme un fil rouge ensuite. Elle se poursuit depuis son arrivée au FC Sion en août 2017. Le président le met en congé en février 2018 «afin qu’il réfléchisse aux efforts à réaliser pour réussir sa carrière».
«Je n’ai jamais triché», se défend-il dans la foulée d’un doublé réussi après son entrée en jeu contre Zurich en août dernier. Stéphane Henchoz souhaitait de la constance. «J’attends de lui qu’il exploite son potentiel à chaque match», confie le technicien. Sept matchs sans but en championnat suivent cet appel avant le triplé réussi face à YB dimanche. La frustration d’un quotidien éloigné des standards auxquels ses séjours à l’étranger l’avaient habitué s’exprime dans des envies répétées de départ.
SEYDOU DOUMBIA A BESOIN D’UN COLLECTIF FORT
«Seydou, c’est un type à la Gekas pour finir nos actions. Un gars qui peut nous assurer une quinzaine de buts», se promet le président du FC Sion sur le site
http://www.lematin.ch le 2 septembre. La carte de visite de Seydou Doumbia recense notamment trois couronnes de meilleur buteur de Super League en 2009, 2010 et 2017. Depuis son arrivée en Valais, il confirme son talent inné de finisseur. Il marque trois fois en 338 minutes de jeu en championnat. Il ajoute le but de la qualification contre Aarau en Coupe de Suisse.
Ces réussites ne masquent pas les effets de l’âge. Doumbia ne possède plus la vivacité que louait Carlos Varela en 2016 dans les colonnes du Matin. «Il n’y a pas plus véloce que lui sur trois ou quatre mètres». Le sens du but est toujours là, mais les jambes sont émoussées comme le montre sa prestation à Saint-Gall ou face à Servette. L’Ivoirien a besoin d’un collectif fort qui évolue haut dans le terrain pour s’exprimer devant le but adverse. Ce que Sion n’est pas actuellement.