Pour commencer je vais mettre l’article en question en entier car avec ton lien on ne voit pas grand chose
Source Nouvelliste du 19 février 2020
Ils pensaient voir le FC Sion, ils passent le match en cellule
Quatre Fribourgeois fans du club valaisan voulaient assister, à Berne, au duel face aux Young Boys. Ils ont été emmenés au poste pour ne pas avoir suivi les règles édictées pour les groupes de supporters. Or, seuls deux d’entre eux en font partie.
PAR
BERTRAND.GIRARD@LENOUVELLISTE.CH
Allan* ne comprend toujours pas. Ce duel entre Young Boys et le FC Sion, à Berne, devait être un match comme les autres. Depuis 2017, ce fan fribourgeois du club valaisan n’avait raté aucune rencontre de son club préféré.
Ce samedi 8 février, pourtant, lui et trois de ses amis vont passer la soirée dans une cellule bernoise. Motif? Les mesures de sécurité renforcées autour du match et les soupçons de la police bernoise quant à leur appartenance à un groupe d’ultras sédunois. Si c’est bien le cas pour deux d’entre eux, les deux autres ne sont affiliés à aucune organisation de supporters.
Menottés et embarqués
Retour au jour du match. A l’approche du Stade de Suisse, Allan a ses habitudes. Il sait où se parquer près de la gare du Wankdorf, avant de prendre part au cortège jusqu’à l’antre des Young Boys.
Mais cette fois, la route est barrée par la police. Le train spécial va arriver et le quatuor demande s’il peut passer. «Ils n’ont d’abord pas cru que l’on était des fans du FC Sion», se rappelle Diego*. A 22 ans, ce Fribourgeois suit régulièrement le club sédunois, mais n’est membre d’aucun club de supporters.
On leur demande alors de patienter. Vingt minutes plus tard, un fourgon de la police débarque. Une douzaine d’agents fouillent les quatre compères, les menottent et les embarquent. Direction le commissariat de Neufeld.
Il est 17 h 30 environ. Ils seront relâchés vers 22 heures et escortés jusqu’aux limites de leur canton, avec une interdiction de périmètre en territoire bernois jusqu’au lendemain à midi.
Jeunes et vêtus de noir
«On s’est laissé faire», précise Allan. Les Fribourgeois ont l’impression d’avoir passé leur soirée en cellule à cause de leur jeune âge et de leur habillement, tout en noir, sans signe distinctif visible. «Si on s’était rendus directement dans un autre secteur du stade, on serait passés tranquillement», relève Diego.
«Ils ont été arrêtés car, lors du contrôle, plusieurs éléments nous ont laissé supposer qu’ils faisaient partie d’un groupe de supporters», justifie le responsable communication de la police. «Les conditions plus strictes avaient été communiquées au FC Sion il y a plusieurs mois déjà: les fans devaient se rendre au match en train spécial et être munis d’un ticket.»
Pourquoi ne pas avoir pris de billet à l’avance? «On les achète généralement au guichet», répond Allan. Quant au train spécial, on comprend aisément que, depuis Fribourg, le groupe ait préféré se rendre directement à Berne plutôt que de faire un détour par Sion. «C’est la police qui nous a appris qu’il fallait obligatoirement le prendre», ajoute-t-il.
Plainte envisagée
Les Fribourgeois ne savent pas encore quelle suite donner à cette mésaventure. «On a été menottés comme des criminels», ajoute Diego. «C’est la première fois que j’avais affaire à la police. Si nous étions venus avec un enfant, on ne se serait pas fait arrêter.»
«Si au moins on nous avait dit clairement ce que l’on nous reprochait», se lamente Allan. «Si on avait fait des conneries, on aurait assumé.» En attendant de prendre une décision quant à une éventuelle plainte, le Fribourgeois continuera à suivre son club. «Peut-être qu’on regardera pour acheter nos billets à l’avance», conclut-il. «Dix minutes après le départ du cortège des supporters, la police a rouvert le passage. La prochaine fois, on attendra dans la voiture.»
*Prénoms d’emprunt