Re: Élections.
Posté : 26.03.2013 18:04
A gauche, c'est le drapeau de l'ancien empire allemand (Reich)... C'est un drapeau de guerre de la Confédération de l'Allemagne du Nord, 1867 - 1871.
Lien
Lien
C'est ca, c'est les 55'000 valaisans qui sont des cons et toi t'avais les yeux ouverts ???Marat' a écrit :Un grand bravo aux 55'000 valaisans qui ont voté pour cet ordure. C'est marrant de voir des gens s'étonnaient seulement maintenant du personnage, c'était avant qu'il fallait réfléchir, non ? Je comprends de plus en plus pourquoi on est la risée de la Suisse en Valais.
Dire que ce type se plaint quand il prend une svastika sur ses affiches, ils devraient en être fier.
http://www.lecourrier.ch/106920/oskar_f ... ler_d_etat
La bise des tziganes.
Il n'y a que 28% des Valaisans qui ont voté Freysinger. 72% des gens ne lui ont pas donné leur voix.Penalty a écrit :C'est ca, c'est les 55'000 valaisans qui sont des cons et toi t'avais les yeux ouverts ???
On a compris que tu ne partages pas ses idées, mais la majorité du peuple valaisan ne partage pas la tienne non plus, puis ce qu'Oskar a été élu.
Alors reste dans ton coin avec les tziganes et observe comment le futur conseiller d'Etat à l'éducation gérera son département. C'est pas un drapeau du 19è siècle accroché au plafond d'une pièce de sa maison qui aura une incidence sur la manière dont le département sera géré.
Et si t'es scandalisé qu'Oskar soit conseiller d'Etat, il y a d'autres cantons en Suisse. Les valaisans ont choisi leur conseiller d'Etat et pas de bol pour Marat', ce n'est pas celui qu'il aurait voulu!
Mouai, très light comme "analyse"...nufc a écrit :Il n'y a que 28% des Valaisans qui ont voté Freysinger. 72% des gens ne lui ont pas donné leur voix.
Pascal Décaillet a écrit :Pour les chasseurs de sorcières, l’aubaine était trop belle. Oskar Freysinger, alias la bête immonde, ayant dans sa cave un drapeau du Reich ! Freysinger le nazi : cette fois, on te tient ! On va enfin pouvoir prouver au peuple valaisan à quel point il s’est fourvoyé d’élire un nostalgique d’Hitler au Conseil d’Etat. Il a craqué, pouvait-on lire un peu partout, dans un rare et jouissif délire de rage, en fin de matinée, il s’est démasqué, le voici avec son vrai visage. Pas belle, la vie ?
A un détail près. Le drapeau du Reich, ça n’est pas celui du Troisième, mais celui du Deuxième. Oh, ils l’avaient bien aperçu, fugacement, dans les titres, nos inquisiteurs, mais bon, quelle différence, il y a le mot drapeau, le mot Reich, ça suffit largement à accabler le gaillard.
Non, Messieurs. Si vous aviez, dans votre vie, ouvert un seul livre d’Histoire allemande, pas seulement celle du Troisième Reich, mais toute la continuité de l’Histoire des Allemagnes depuis la Réforme, et assurément les Lumières, le Sturm und Drang, l’occupation napoléonienne, la naissance de l’idée de nation, les « Reden an die deutsche Nation » de Fichte (1807, 1808, au nez et à la barbe des soldats d’occupation français), le poids politique du romantisme, le Zollverein, le long combat pour l’unité, vous sauriez que ce pays a une Histoire avant 1933, après 1945, que tout ne se réduit pas à Hitler, et qu’un Reich n’en égale pas exactement un autre.
L'avant-veille de l'Armistice...
Cette Histoire, il se trouve que je l’ai étudiée de très près. Oh, pour ma part, je n’aurais pas l’idée d’arborer dans ma cave le moindre drapeau, j’y entasse déjà les milliers de vieux journaux utiles à mes études de 1994 sur l’Affaire Dreyfus. Ainsi, accessoirement, que quelques menus nectars. Pas de drapeau, mais quelques nuances. Le Premier Reich, c’est le Saint Empire, qui s’écroule après la défaite d’Iéna contre Napoléon en 1806. Le Troisième, tristement célèbre, ayant commis l’irréparable, c’est celui d’Hitler, très exactement entre le 30 janvier 1933 et le 8 mai 1945. Et entre les deux, chers amis, il y a le Deuxième. Soyons toujours précis : il est proclamé, comme on sait, dans la Galerie des Glaces de Versailles le 18 janvier 1871, après la défaite de la France contre Bismarck. Et il s’écroule non pas, comme on croit, le 11 novembre 1918, mais l’avant-veille, 9 novembre, jour de la Révolution allemande dont parle admirablement le romancier Alfred Döblin (November 1918), ce qui permet au Kaiser de s’exiler aux Pays-Bas, à l’armée de se défiler, et aux sociaux-démocrates de signer l’armistice, ce qui leur sera reproché sous le grief de « coup de poignard dans le dos ». Lire Thomas Mann, ses frères Heinrich et Klaus, Ernst von Salomon (Die Geächteten), tout y est.
Le Reich bismarckien (1871-1918) est une période passionnante, complexe, qui ne se résume pas au militarisme prussien (bien réel, certes), aux casques à pointe et à la Guerre de 14. C’est une période de grande expansion économique, de colonisation extra-européenne sans grand succès (sous Guillaume II, ce que Bismarck réprouvait), de vie scientifique, littéraire, artistique, musicale, époustouflante. C’est aussi un moment déterminant dans l’Histoire sociale de l’Allemagne, précurseur total en Europe en matière d’assurance des ouvriers, de premiers contrats collectifs, de protection contre la pauvreté. Toutes choses hélas tues, par ignorance, tant s’impose, dans une imagerie populaire d’ailleurs façonnée par les Français, l’image du uhlan armé de sa lance, bourreau de l’Alsace-Lorraine, conquérant et cruel.
Moses Mendelssohn, Bismarck, la "révocation"
Revenons à nos inquisiteurs, parce qu’il y a pire. L’émission Zehn vor Zehn d’hier, toute heureuse de tenir sa pièce à charge, s'en va, sabre au clair, interviewer illico des spécialistes de l’antisémitisme. Quelle ignorance de l’Histoire allemande ! Je viens de retrouver, dans mes vieux papiers, la relation que j’avais rédigée, pour l’Hebdo du 8 avril 1999, sous le titre « Allemands et Juifs : un livre lumineux », de l’ouvrage de Hans Meyer, aujourd’hui décédé, « Allemands et Juifs : la révocation. Des Lumières à nos jours », Perspectives germaniques, Presse universitaires de France, mars 1999, 276 pages. Ce livre admirable, confirmant tout ce qu’a pu écrire en parallèle un esprit aussi brillant que Maurice-Ruben Hayoun, traite de la grande figure de Moses Mendelssohn, grand-père du musicien, le penseur de « l’assimilation » des Juifs allemands au dix-huitième siècle. Et il confirme l’époque bismarckienne comme porteuse d’une intégration qui sera rudement secouée dès le lendemain du Traité de Versailles (1919), revivra peu ou prou sous la République de Weimar (1919-1933), sera désintégrée par les nazis, ce qui conduira à l’abomination qu’on sait.
Eh non, Messieurs les inquisiteurs. Le Deuxième Reich, ça n’est pas le Troisième, ça n’a même rien à voir. Pas plus que la Troisième République n’est Vichy. Alors, certes, des parties du drapeau furent conservées sous Hitler, dans une héraldique où il fallait mêler l’emblème du Parti (la croix gammée) avec les signes de pérennité de la Vieille Allemagne, histoire surtout, jusqu’à 1935 ou1936, de ne pas vexer une aristocratie militaire pas encore aux ordres et détestant Hitler (on retrouvera ces hommes-là le 20 juillet 1944). Il se trouve que ma mère a vécu, dans la seconde partie des années trente, chez l’un de ces aristocrates, fusillé au soir même du 20 juillet 44, et que j’ai eu largement l’occasion de creuser le sujet.
Alors voilà, je ne porte ici aucun jugement sur M. Freysinger. Peut-être joue-t-il de tout cela, je n’en sais rien. Je souhaiterais juste que nos grands inquisiteurs, avant d’amalgamer, prennent de temps en temps la peine d’ouvrir quelques livres d’Histoire.
Le racisme est un débat de tous les jours... Et ça va bien plus loin qu'un simple drapeau...PM a écrit :Tcheux le niveau des débats.
Alors pour toi Baro:Baro a écrit :Mouai, très light comme "analyse"...nufc a écrit :Il n'y a que 28% des Valaisans qui ont voté Freysinger. 72% des gens ne lui ont pas donné leur voix.
Alors à ce moment là, 22.9% ont voté PDC donc 77.1% des Valaisans n'ont pas donné de voix à ce parti (et pourtant ils ont 3 Conseillers d'Etat sur 5). Et allons encore plus loin (toujours en suivant ta théorie), ils étaient 3, donc chaque candidat à théoriquement reçu 7.63% des voix pour être élu.
Ton "raisonnement" n'a juste pas de sens et la participation de 64.34% est valable pour tous les candidats et pas uniquement pour Oskar.
(avant de recevoir une quelconque remarque, je précise que je suis conscient du non-sens de la réflexion ci-dessus)
T’es gentil, merci, je sais calculer. Ce que je veux dire par là, c’est que ça m’exaspère cette tentative de minimiser un résultat en jouant sur la participation quand ça vous arrange. Cela me fait penser à la votation sur les minarets. Cette dernière avait, pour rappel, était acceptée par 57.5% des citoyens. Le résultat à peine sorti des urnes que l’on entendait déjà (gauchistes et autres) scander sur tous les toits que non, c’est faux! En fait, il n’y a que 30.91% de la population qui a soutenu cette initiative (car évidemment, tous les abstentionnistes étaient clairement opposés à cette initiative…). Mais bon sang, c’est de la responsabilité des gens d’aller voter, faut pas venir se plaindre par après, cela ne fonctionne pas comme ça. Je crois qu’un moment donné, il faut arrêter avec ces théories à 2 francs 6 sous. Tu peux chercher à élaborer n’importe quel algorithme afin d’analyser le résultat de façon à ce qu’il te convienne mais la seule chose certaine, que ça te plaise ou non, c’est qu’Oskar a été plébiscité par le peuple valaisan ! Et ça, ce n’est pas une théorie, c’est un fait ! Bravo encore Oskar et sujet clos pour moi !nufc a écrit :Alors pour toi Baro:
merci pour le lien, excellent et tellement vrai.Baro a écrit :T’es gentil, merci, je sais calculer. Ce que je veux dire par là, c’est que ça m’exaspère cette tentative de minimiser un résultat en jouant sur la participation quand ça vous arrange. Cela me fait penser à la votation sur les minarets. Cette dernière avait, pour rappel, était acceptée par 57.5% des citoyens. Le résultat à peine sorti des urnes que l’on entendait déjà (gauchistes et autres) scander sur tous les toits que non, c’est faux! En fait, il n’y a que 30.91% de la population qui a soutenu cette initiative (car évidemment, tous les abstentionnistes étaient clairement opposés à cette initiative…). Mais bon sang, c’est de la responsabilité des gens d’aller voter, faut pas venir se plaindre par après, cela ne fonctionne pas comme ça. Je crois qu’un moment donné, il faut arrêter avec ces théories à 2 francs 6 sous. Tu peux chercher à élaborer n’importe quel algorithme afin d’analyser le résultat de façon à ce qu’il te convienne mais la seule chose certaine, que ça te plaise ou non, c’est qu’Oskar a été plébiscité par le peuple valaisan ! Et ça, ce n’est pas une théorie, c’est un fait ! Bravo encore Oskar et sujet clos pour moi !nufc a écrit :Alors pour toi Baro:
Concernant le sujet de départ : http://www.lesobservateurs.ch/2013/03/2 ... core-rate/
L'UDC du Valais romand utilise aussi de fausses statistiques pour représenter l'évolution de la population musulmane. On verra ce que le messie apportera pour le Valais, mais je pense pas grand chose. On a vu ce qu'ont apporté le Bodenmann, Blocher et autre Maurer...Baro a écrit :T’es gentil, merci, je sais calculer. Ce que je veux dire par là, c’est que ça m’exaspère cette tentative de minimiser un résultat en jouant sur la participation quand ça vous arrange. Cela me fait penser à la votation sur les minarets. Cette dernière avait, pour rappel, était acceptée par 57.5% des citoyens. Le résultat à peine sorti des urnes que l’on entendait déjà (gauchistes et autres) scander sur tous les toits que non, c’est faux! En fait, il n’y a que 30.91% de la population qui a soutenu cette initiative (car évidemment, tous les abstentionnistes étaient clairement opposés à cette initiative…). Mais bon sang, c’est de la responsabilité des gens d’aller voter, faut pas venir se plaindre par après, cela ne fonctionne pas comme ça. Je crois qu’un moment donné, il faut arrêter avec ces théories à 2 francs 6 sous. Tu peux chercher à élaborer n’importe quel algorithme afin d’analyser le résultat de façon à ce qu’il te convienne mais la seule chose certaine, que ça te plaise ou non, c’est qu’Oskar a été plébiscité par le peuple valaisan ! Et ça, ce n’est pas une théorie, c’est un fait ! Bravo encore Oskar et sujet clos pour moi !nufc a écrit :Alors pour toi Baro:
Concernant le sujet de départ : http://www.lesobservateurs.ch/2013/03/2 ... core-rate/
Merci pour ton message qui va faire avancer le débat...rouilld a écrit :Marat' : On a compris que tu ne l'aimes pas Oskar.
La prochaine fois mets-toi sur une liste et essaie de prendre sa place.
En attendant, boucle la.
Merci, la bise.
Je t'en prieMisterno a écrit :Merci pour ton message qui va faire avancer le débat...rouilld a écrit :Marat' : On a compris que tu ne l'aimes pas Oskar.
La prochaine fois mets-toi sur une liste et essaie de prendre sa place.
En attendant, boucle la.
Merci, la bise.
Non seulement il n'a jamais apporté la moindre solution, mais surtout il créé des problèmes là où il n'y en a pas...Marat' a écrit : Hormis ses discours populiste qui n'ont jamais apporté de réel solution,
Mythique comme il s'était ridiculisé à la télé française!Misterno a écrit :D ailleurs, la gare de Sion est un lieu de non-droit...
ça ne saurait tarder.Misterno a écrit :D ailleurs, la gare de Sion est un lieu de non-droit...
Mouahahahahahaharammlied a écrit :ça ne saurait tarder.Misterno a écrit :D ailleurs, la gare de Sion est un lieu de non-droit...
Misterno a écrit :Aperto est meme devenu un lieu de criminalité :D
Pascal Décaillet a écrit :Pour les chasseurs de sorcières, l’aubaine était trop belle. Oskar Freysinger, alias la bête immonde, ayant dans sa cave un drapeau du Reich ! Freysinger le nazi : cette fois, on te tient ! On va enfin pouvoir prouver au peuple valaisan à quel point il s’est fourvoyé d’élire un nostalgique d’Hitler au Conseil d’Etat. Il a craqué, pouvait-on lire un peu partout, dans un rare et jouissif délire de rage, en fin de matinée, il s’est démasqué, le voici avec son vrai visage. Pas belle, la vie ?
A un détail près. Le drapeau du Reich, ça n’est pas celui du Troisième, mais celui du Deuxième. Oh, ils l’avaient bien aperçu, fugacement, dans les titres, nos inquisiteurs, mais bon, quelle différence, il y a le mot drapeau, le mot Reich, ça suffit largement à accabler le gaillard.
Non, Messieurs. Si vous aviez, dans votre vie, ouvert un seul livre d’Histoire allemande, pas seulement celle du Troisième Reich, mais toute la continuité de l’Histoire des Allemagnes depuis la Réforme, et assurément les Lumières, le Sturm und Drang, l’occupation napoléonienne, la naissance de l’idée de nation, les « Reden an die deutsche Nation » de Fichte (1807, 1808, au nez et à la barbe des soldats d’occupation français), le poids politique du romantisme, le Zollverein, le long combat pour l’unité, vous sauriez que ce pays a une Histoire avant 1933, après 1945, que tout ne se réduit pas à Hitler, et qu’un Reich n’en égale pas exactement un autre.
L'avant-veille de l'Armistice...
Cette Histoire, il se trouve que je l’ai étudiée de très près. Oh, pour ma part, je n’aurais pas l’idée d’arborer dans ma cave le moindre drapeau, j’y entasse déjà les milliers de vieux journaux utiles à mes études de 1994 sur l’Affaire Dreyfus. Ainsi, accessoirement, que quelques menus nectars. Pas de drapeau, mais quelques nuances. Le Premier Reich, c’est le Saint Empire, qui s’écroule après la défaite d’Iéna contre Napoléon en 1806. Le Troisième, tristement célèbre, ayant commis l’irréparable, c’est celui d’Hitler, très exactement entre le 30 janvier 1933 et le 8 mai 1945. Et entre les deux, chers amis, il y a le Deuxième. Soyons toujours précis : il est proclamé, comme on sait, dans la Galerie des Glaces de Versailles le 18 janvier 1871, après la défaite de la France contre Bismarck. Et il s’écroule non pas, comme on croit, le 11 novembre 1918, mais l’avant-veille, 9 novembre, jour de la Révolution allemande dont parle admirablement le romancier Alfred Döblin (November 1918), ce qui permet au Kaiser de s’exiler aux Pays-Bas, à l’armée de se défiler, et aux sociaux-démocrates de signer l’armistice, ce qui leur sera reproché sous le grief de « coup de poignard dans le dos ». Lire Thomas Mann, ses frères Heinrich et Klaus, Ernst von Salomon (Die Geächteten), tout y est.
Le Reich bismarckien (1871-1918) est une période passionnante, complexe, qui ne se résume pas au militarisme prussien (bien réel, certes), aux casques à pointe et à la Guerre de 14. C’est une période de grande expansion économique, de colonisation extra-européenne sans grand succès (sous Guillaume II, ce que Bismarck réprouvait), de vie scientifique, littéraire, artistique, musicale, époustouflante. C’est aussi un moment déterminant dans l’Histoire sociale de l’Allemagne, précurseur total en Europe en matière d’assurance des ouvriers, de premiers contrats collectifs, de protection contre la pauvreté. Toutes choses hélas tues, par ignorance, tant s’impose, dans une imagerie populaire d’ailleurs façonnée par les Français, l’image du uhlan armé de sa lance, bourreau de l’Alsace-Lorraine, conquérant et cruel.
Moses Mendelssohn, Bismarck, la "révocation"
Revenons à nos inquisiteurs, parce qu’il y a pire. L’émission Zehn vor Zehn d’hier, toute heureuse de tenir sa pièce à charge, s'en va, sabre au clair, interviewer illico des spécialistes de l’antisémitisme. Quelle ignorance de l’Histoire allemande ! Je viens de retrouver, dans mes vieux papiers, la relation que j’avais rédigée, pour l’Hebdo du 8 avril 1999, sous le titre « Allemands et Juifs : un livre lumineux », de l’ouvrage de Hans Meyer, aujourd’hui décédé, « Allemands et Juifs : la révocation. Des Lumières à nos jours », Perspectives germaniques, Presse universitaires de France, mars 1999, 276 pages. Ce livre admirable, confirmant tout ce qu’a pu écrire en parallèle un esprit aussi brillant que Maurice-Ruben Hayoun, traite de la grande figure de Moses Mendelssohn, grand-père du musicien, le penseur de « l’assimilation » des Juifs allemands au dix-huitième siècle. Et il confirme l’époque bismarckienne comme porteuse d’une intégration qui sera rudement secouée dès le lendemain du Traité de Versailles (1919), revivra peu ou prou sous la République de Weimar (1919-1933), sera désintégrée par les nazis, ce qui conduira à l’abomination qu’on sait.
Eh non, Messieurs les inquisiteurs. Le Deuxième Reich, ça n’est pas le Troisième, ça n’a même rien à voir. Pas plus que la Troisième République n’est Vichy. Alors, certes, des parties du drapeau furent conservées sous Hitler, dans une héraldique où il fallait mêler l’emblème du Parti (la croix gammée) avec les signes de pérennité de la Vieille Allemagne, histoire surtout, jusqu’à 1935 ou1936, de ne pas vexer une aristocratie militaire pas encore aux ordres et détestant Hitler (on retrouvera ces hommes-là le 20 juillet 1944). Il se trouve que ma mère a vécu, dans la seconde partie des années trente, chez l’un de ces aristocrates, fusillé au soir même du 20 juillet 44, et que j’ai eu largement l’occasion de creuser le sujet.
Alors voilà, je ne porte ici aucun jugement sur M. Freysinger. Peut-être joue-t-il de tout cela, je n’en sais rien. Je souhaiterais juste que nos grands inquisiteurs, avant d’amalgamer, prennent de temps en temps la peine d’ouvrir quelques livres d’Histoire.