RÜFLI: «ILS NE PEUVENT RIEN ME DIRE, SINON JE LES DÉCOUPE!»
Le Genevois, actuellement blessé, prend quand même du plaisir au Paris FC, où le «petit Suisse» sait se faire respecter.
PAR SIMON MEIER
MIS À JOUR À 16H10
Vincent Rüfli, après avoir été aligné régulièrement avec le Paris FC en début de saison, vous n’apparaissez plus depuis un mois. Déjà fâché avec l’entraîneur?
Non, non, tout se passe bien. J’avais bien enchaîné les matches, j’avais même marqué un but (ndlr: celui de la victoire 1-0 face à Béziers le 17 août) et puis j’ai eu des pépins physiques. Je suis revenu après une petite entorse au genou et, contre Châteauroux (0-0 le 19 octobre), un adversaire m’a marché sur le pied. J’ai fini le match, malgré la douleur, en me disant que ce n’était rien. En fait, j’avais le petit orteil gauche cassé en deux. Voilà, c’est le foot… J’ai repris la course avec ballon aujourd’hui (ndlr: mardi) et je pourrai rejouer d’ici à une ou deux semaines.
Quel est votre sentiment sur cette Ligue 2, dont votre équipe occupe la 10e place du classement après 14 matches?
Il s’agit d’un championnat assez dur sur le plan physique, mais on arrive à pas mal jouer au ballon, à se faire plaisir quand même. Après un bon départ, on a perdu quelques points importants ces derniers temps, mais on va continuer à bosser pour regarder le plus haut possible.
Une promotion en Ligue 1 est-elle un thème, voire un objectif au club?
Non. L’objectif, c’est d’abord de rester en Ligue 2, tout en travaillant avec les jeunes.
Donc vous, à 30 ans, devez jouer le rôle du vieux briscard?
Oui, un peu. Avec Jonathan Pitroipa (ndlr: international burkinabé, ex-Hambourg et Rennes notamment), on fait partie de ceux qui encadrent un peu les jeunes. Mais il n’y a pas besoin de faire grand-chose à ce niveau, le groupe vit bien, l’ambiance est bonne.
Sur le plan sportif, comment vivez-vous ce passage de Ligue 1 avec Dijon à la Ligue 2? C’est forcément une régression, non?
Oui, quand on descend d’une catégorie, on peut dire ça. Mais je n’avais pas trop le choix, après cette mauvaise saison en Bourgogne, où je n’ai quasiment pas joué – trois apparitions. Je voulais avant tout retrouver du temps de jeu, du plaisir. Ma priorité, c’était de retourner en Suisse. J’ai discuté avec Servette et quelques autres clubs ce printemps, mais cela n’a pas pu se faire. Ce n’est peut-être que partie remise, on verra bien.
Allez-vous chercher un transfert dès le mercato hivernal?
Non, a priori pas. J’ai signé un contrat pour une saison, plus une supplémentaire en option. Donc je devrais disputer toute la saison avec Paris, même si les choses peuvent aller très vite dans le foot.
Avez-vous le sentiment de ne pas avoir opéré les bons choix de carrière, depuis votre départ de Sion en 2016?
Non, pas du tout. Après avoir connu la Coupe d’Europe en Valais, j’ai eu l’opportunité de goûter à la Ligue 1. Ma première saison à Dijon a été très bonne, puis j’ai été freiné par des pépins musculaires. Après, à ce niveau, quand tu ne joues pas pendant deux mois… Mais voilà, c’est la vie, c’est le foot! Je n'ai aucun regret. Tant que la passion est là, et c’est encore mon cas, on avance, on apprend.
Sinon, la grande vie parisienne, ça se passe bien?
Tout le monde me pose la question, mais la vérité, c’est que je n’en sais rien. J’habite à Orly, où l’équipe s’entraîne, donc je n’ai pas vu grand-chose de la ville, d’autant que je rentre en Suisse lorsque j’ai un week-end. D’ailleurs, si j’habitais à Paris, avec les bouchons qu’il y a, j’arriverais tous les jours en retard à l’entraînement.
Comment un «petit Suisse» est-il considéré en banlieue parisienne? On vous chambre?
Un peu, mais c’est plutôt bon enfant. De tout façon, je suis le vieux, ils ne peuvent rien me dire, sinon je les découpe! (Rires) Et puis, le Suisse a acquis un certain respect, dans le monde du foot: on vient quand même d’en mettre cinq à la Belgique… (Le Matin)