Germano Vailati: «On me met tout sur le dos!»

Considéré comme un des meilleurs portiers de Suisse en 2006 après le doublé promotion en Super League et Coupe de Suisse, Germano Vailati est éjecté du terrain sans ménagement après sa bourde de samedi face à Saint-Gall à Tourbillon.
Porté aux nues depuis 2006, le portier valaisan est recalé par Christian Constantin, qui a engagé le gardien égyptien Essam el-Hadary. Dimanche à Berne, c'est David Gonzalez qui jouera. Le Tessinois reste calme, mais n'en pense pas moins...
Christian Constantin a donc choisi. Exit Germano Vailati, et bienvenue - peut-être, le transfert n'étant encore pas officiel... - à Essam el-Hadary, gardien égyptien. C'est donc un coup d'arrêt pour le portier tessinois de 27 ans, alors que ce dernier était porté aux nues depuis son arrivée en Valais, en 2004. N'avait-il pas été l'un des artisans du doublé promotion-Coupe de 2006?
«J'ai l'impression d'avoir été cocufié. Mais je ne suis pas mort...»
Germano Vailati
"L'univers du football ressemblant à celui de Dallas, le président sédunois a actionné le couperet. Qu'El-Hadary signe ou non, c'est David Gonzalez (21 ans) qui jouera dans les buts dimanche à Berne, Constantin l'a confirmé aux principaux intéressés hier. Pour Germano Vailati, la pilule est plus qu'amère à avaler.
Germano, comment avez-vous appris votre éviction?
Par le biais du «Matin online», lundi matin sur le coup de 6 heures, juste avant d'aller promener mon chien. Le président m'avait déjà coupé la tête la semaine dernière en allant faire signer le gardien égyptien, et me voilà puni pour cette erreur de position sur le deuxième but saint-gallois.
Que plaidez-vous sur ce corner direct de Weller? Coupable ou non coupable?
Ce but, je le prends sur moi. Mais je constate que, subitement, tout le monde me tombe dessus. Personne n'a souligné que ce type a tiré le corner de sa vie. J'ai l'impression que l'on va bientôt dire que c'est de ma faute si Sion ne marque pas de buts et manque ses occasions...
Trouvez-vous le rôle du gardien plus ingrat aujourd'hui que la semaine dernière?
Je trouve surtout que je n'ai pas changé d'un jour à l'autre. En quelques saisons, j'ai vécu des moments formidables. Une promotion, une Coupe, deux participations UEFA, une présélection en équipe nationale: tout est venu très vite. Et, du jour au lendemain, on remet tout en question. Or je n'ai pas fondamentalement changé. Avant, j'étais un bon gardien dans une phase positive. Aujourd'hui, je suis toujours un bon gardien, mais je traverse une passe négative. Si l'on considère ma progression, il était logique que ce moment allait arriver, mais...
Mais?
Mais c'est dans ces moments-là que j'aurais besoin d'encouragements, et non de coups de couteau dans le dos. J'ai la confiance de mes entraîneurs, notamment de Marco Pascolo, mais on sait bien qu'ici, à Sion, c'est de tout en haut que la confiance doit venir...
Trouverez-vous la force de vous battre en tant que numéro 2?
Lorsque tu es sur le bon chemin, ce n'est pas un mauvais match qui doit te faire dévier de ta trajectoire. Entre le FC Sion et moi, c'était presque une histoire d'amour. Je comptabilise presque 100 matches en deux ans, mais pour combien de bourdes? Oui, j'ai l'impression d'avoir été cocufié. Mais je ne suis pas mort...
Le Matin