The Wizard of Dribble

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alex
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The Wizard of Dribble

Message par alex »

Après de long mois d'absence, je reviens avec un petit article très sympa sur le légendaire Stanley Matthews. Article tiré de l'excellent site : www.kickandrush.com

The Wizard of Dribble (par Richard N. - mardi 30 novembre 2004)

Le premier "Ballon d’Or", récompensant le meilleur footballeur européen de l’année, a été décerné en 1956 à Stanley Matthews. L’ailier de Blackpool, surnommé le "Magicien du Dribble", était alors déjà âgé de quarante et un ans. On ignorait que sa carrière allait encore durer dix bonnes années.

Le culte que voue l’Angleterre à Sir Stanley Matthews dépasse le cadre de l’objectivité et semble pour le néophyte quelque peu suspect. Ceux qui ne découvrent sa légende qu’aujourd’hui constatent qu’il subsiste très peu d’images nettes des dribbles du Magicien. Son nom ne figure qu’en filigrane dans les manuels relatant l’histoire des épreuves majeures du foot, la Coupe du Monde et la Coupe d’Europe des Clubs. Enfin, son palmarès tient sur une seule ligne, la Cup conquise avec un club obscur, Blackpool.

Stanley Matthews est un footballeur en noir et blanc. Un héros des temps où le football vivait sans caméras, où les légendes étaient façonnées à l’écrit. Le dithyrambisme des chroniqueurs de l’époque faisant foi, il est inutile de rechercher des points de comparaison avec des joueurs plus contemporains. Bref, jeunes gens, Stanley Matthews est considéré comme le plus grand footballeur britannique de tous les temps, et quelles que soient vos objections, il en restera ainsi.

Stanley Matthews est un personnage de la vieille Angleterre. Respectueux des usages et des règles. Jamais il n’a triché sur le terrain, ni à l’entraînement. Jamais il n’a contesté la décision d’un arbitre. Et lorsque ses belliqueux adversaires usaient d’irrégularités pour le bousculer, Matthews se relevait sans mot dire, ne cédant toutefois jamais à l’hypocrisie de la main tendue par son adversaire. Sa morphologie longiligne lui donnait un port altier, une véritable noblesse du footballeur, qui n’échappera pas même à la Reine Elisabeth II lorsqu’elle en fera un Chevalier de l’Empire Britannique.

Né le 1er février 1915, Stan Matthews a débuté sa carrière à Stoke City en 1932. Il apparaît pour la première fois en équipe nationale d’Angleterre le 29 septembre 1934. Sa dernière sélection arrivera le 15 mai 1957 et son ultime match professionnel le 28 avril 1965. Il n’y a pas faute de frappe : Stanley Matthews a joué en équipe nationale d’Angleterre jusqu’à l’âge de quarante deux ans. Et a terminé sa carrière à cinquante ans passés.

Cette exceptionnelle longévité est ce qui frappe le plus aujourd’hui. Surtout lorsque l’on précise que Matthews était un attaquant. Un ailier précisément. Perché sur son coté droit, le funambule captait le ballon, fonçait vers son adversaire direct, glissait sur la gauche lorsque celui-ci partait à droite, ou inversement. Le préposé au marquage se retrouvait bien souvent le postérieur sur la pelouse, un regard tourné vers ce diabolique numéro 7 qui préparait déjà un centre précis.

Tout au long de sa carrière, Stanley Matthews n’a connu que deux clubs : Stoke City, le club de son cœur, et Blackpool, qu’il rejoint en 1946 pour une parenhèse d’à peine quinze ans. Si Blackpool, au contraire de Stoke, est solidement enraciné en Première Division, il est loin de prétendre à un titre de champion. Et c’est donc en FA Cup que Stanley et les siens se font remarquer. Ils atteignent la finale en 1948, mais s’inclinent face à Manchester United (2-4). Trois ans plus tard, c’est Newcastle qui s’impose (2-0) à Wembley.

Le 2 mai 1953, Blackpool dispute sa troisième finale, et tout indique qu’il va encore la perdre. A un quart d’heure de la fin, Bolton Wanderers mène 3-1. C’est pourtant à ce moment que la sympathique carrière du Magicien du Dribble va basculer dans la légende. Dans ce dernier quart d’heure ahurissant, chaque ballon dont s’empare Matthews devient une occasion de but. Et chacune de ses passes adressées à ses coéquipiers se transforme en but. De 1-3, le score passe à 3-3. Wembley en a le souffle coupé. A quelques secondes de la fin, Matthews se bat comme un chiffonnier pour récupérer un ballon dans la surface adverse. Il tombe même au sol. Un genou à terre, mais la tête haute et le buste droit, Stanley Matthews adresse, dans une posture des plus chevaleresques, le ballon à son coéquipier Mortensen qui inscrit le but de la victoire (4-3). Une image qui marquera à jamais les esprits, notamment ceux des journalistes présents à Wembley à qui l’on demandera, trois ans plus tard, d’élire le meilleur footballeur européen.

Matthews retournera à Stoke City en 1961 pour faire remonter son club parmi l’élite. Il inscrira lui-même le but de l’accession. Quatre ans plus tard, il mettra un terme à sa carrière dans un fastueux jubilé au Victoria Ground de Stoke, où les meilleurs joueurs d’Europe seront présents.

"Je suis parti trop vite, dira-t-il souvent, pince-sans-rire. J’aurais pu jouer deux ans de plus...". La carrière d’entraîneur qu’il tente à Port Vale l’ennuie considérablement et en 1962, le casanier Matthews se dit qu’il est temps d’aller découvrir le monde. Un ballon en guise de bâton de pèlerin, il s’en va enseigner le football aux enfants d’Afrique et d’Amérique du Nord, avec un détour par Malte. En 1989, Stanley Matthews revient at home pour couler des jours tranquilles dans sa bonne ville de Hanley. Il s’éteindra quelques jours après son quatre-vingt-cinquième anniversaire, en l’an 2000.



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