Yakin, l'Euro et puis c'est tout
14.02.2008 11:59
Il y a des joueurs qui comptent. Hakan Yakin est de cette trempe. Le stratège de YB, déterminant en Super League, ne s'impose toutefois plus avec l'équipe de Suisse.
Hakan Yakin a laissé entendre à l'agence Sportinformation, juste avant le match Xamax-YB de dimanche, qu'il envisageait une retraite internationale après l'EURO 2008.
Des génies du ballon rond, il n'y en a pas eu tant que cela en Helvétie. Quelques grands noms qui ont fait l'histoire au gré de leurs exploits et de leur talent. En attendant les futurs prodiges et la confirmation au plus haut niveau de Barnetta, le cadet des frères Yakin demeure le dernier grand joueur du pays. Celui par qui tout était possible et qui a fait rêver un pays dans son ensemble lors de la campagne européenne de Bâle en 2002/03.
Echecs à l'étranger
Grand artisan de l'épopée rhénane en Ligue des champions et de la qualification de la Suisse pour l'Euro portugais de 2004, il fut finalement victime de son succès. De ses performances. De son caractère aussi versatile que celui des joueurs les plus illustres de ces dernières années, de Cantona à Maradona en passant par Gascoigne, Recoba, Hagi, Stoichkov et autre Ronaldinho. La marque
des meilleurs, diront certains.
Ses expériences à l'étranger - PSG, Stuttgart et Galatasaray - furent des flops. Lui, le porte-drapeau de la Suisse décomplexée et ambitieuse, prit de plein fouet l'implacable logique du milieu, celle où les résultats doivent être immédiats, sans temps d'acclimatation ni droit à l'erreur. «C'est le passé, je ne veux pas y revenir», élude-t-il. «Tout cela est loin maintenant.»
Douloureuse convalescence
Il mit du temps pour se relever de ses échecs. Plus de trois saisons. La chance du Bâlois fut sans doute d'avoir trouvé en YB un club qui lui fit entièrement confiance, qui bâtit son équipe autour de lui. Une équipe que le prodige a, aujourd'hui, conduit vers les sommets du football suisse après des années bien moroses.
Sa fiche 2007/08 parle d'elle-même: meilleur buteur (14 réussites) et meilleur passeur de Super League (10 assists), il évolue tout simplement au-dessus de la masse pas toujours bien inspirée des pelouses helvétiques. Quand on lui parle de résurrection, Yakin sourit malicieusement. «Je ne serais rien sans mes coéquipiers. Mes performances s'inscrivent dans la réussite collective de toute l'équipe.» Son regard, en laissant sourdre une fierté retrouvée, trahit toutefois sa pensée.
Le capitaine des Young Boys s'amuse désormais de ses kilos en trop perdus. Pas suffisamment sans doute, au vu des ses performances sous le maillot national. Si ses coups d'oeil et de pattes peuvent toujours faire des ravages dans les défenses adverses, l'explosivité et la vivacité lui font défaut. Des qualités indispensables à l'heure du football athlétique à outrance.
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"Comment se fait-il que personne ne me comprenne et que tout le monde m'aime"? Albert Einstein