Billet nominatif à Tourbillon
Posté : 23.09.2021 10:43
J'ouvre ce sujet et ce sondage afin de débattre ici de ce billet nominatif qui nous divise et pour ne pas trop polluer les autres sujet du forum.
L'article du NF ci dessous date un peu, mais il résume la situation.
FC Sion: ces billets nominatifs valaisans qui enflamment le foot suisse
Censée ramener le calme à Tourbillon, la décision valaisanne d’imposer des billets nominatifs aux supporters voulant suivre les matchs à domicile du FC Sion a provoqué l’ire de certains d’entre eux qui dénoncent une atteinte à leur liberté et à la protection des données. Critiqué, le ministre valaisan des sports défend son projet et le maintient.
L’accès au stade de Tourbillon lors des matchs du FC Sion passe désormais par la présentation d’un billet nominatif et d’une pièce d’identité. Cette innovation – une première helvétique – voulue par l’Etat du Valais et la Ville de Sion, suscite l’ire de certains supporters du FC Sion.
A Tourbillon, les groupes organisés du gradin nord s’interrogent sur l’utilisation des données récoltées dans le cadre de cette procédure, sur leur accessibilité et sur leur conservation. Pire: la majorité des groupes de supporters des clubs suisses ont exprimé leur opposition au maintien des contrôles identitaires après les mesures sanitaires liées au Covid-19.
Pourtant, cette mesure valaisanne ne tombe pas du ciel. Frédéric Favre, conseiller d’Etat chargé du Département de la sécurité, des institutions et du sport, l’avait annoncée dès 2019 parmi toute une série de mesures destinées à lutter contre le hooliganisme.
Des banderoles contre Frédéric Favre
Dimanche, des ultras du FC Sion ont manifesté devant Tourbillon en marge du match Sion-Servette qui n’a accueilli que 4000 spectateurs — avec des banderoles portant des messages comme «Covid-19: l’occasion fait le larron! Non aux billets nominatifs!» Le visage caché derrière ces slogans, ils s’en prennent directement au conseiller d’Etat PLR avec ces deux messages: «Favre: ceinture noire de l’opportunisme» et «Favre notre passion contre tes ambitions».
Abonné depuis plus de vingt ans au stade sédunois, le coordinateur de groupes de supporters du gradin nord de Tourbillon (200 à 300 personnes selon lui), fustige «un combat politique de Frédéric Favre». Selon lui, «le Valais n’est pas la plaque tournante de violences, inexistantes à Tourbillon ces dernières années».
Le système actuel est performant. En remettre une couche, ce n’est que de l’ambition politique.
Le coordinateur des groupes de supporters du gradin nord
L’homme, qui ne souhaite pas que son nom soit cité dans nos colonnes, juge les mesures de sécurité actuelles suffisantes. «Le système actuel est performant, en remettre une couche, ce n’est que de l’ambition politique. Sans parler de l’absence d’informations sur la protection des données récoltées par la billetterie nominative.»
Du côté de la police, son commandant Christian Varone rappelle toutefois que, «s’il n’y a pas eu de débordement grave, c’est oublier un peu vite qu’un week-end sur deux, la police valaisanne doit mobiliser 120 agents pour assurer la sécurité lors des matchs».
Frédéric Favre préfère, lui, parler d’hypocrisie. «A une époque où l’on commande de plus en plus de billets par internet ou via son téléphone portable en indiquant ses coordonnées sans problème sur Ticket Corner, ce débat est dépassé. Ce d’autant plus que nous voulons simplement contrôler que les gens qui sont interdits de stade n’y pénètrent pas.» Mais le coordinateur des groupes du gradin nord, qui n’est pas affilié à un groupe particulier, reste catégorique: il n’est pas question pour ces groupes de retourner au stade lors des prochains matchs.
Ce débat est dépassé à l’ère des billets via internet. Il ne s’agit pas d’ambition, mais de responsabilité politique.
Frédéric Favre, ministre valaisan de la sécurité et du sport
Et cette fronde des supporters contre Frédéric Favre a eu un écho dans le Haut-Valais à travers nos confrères du «Walliser Bote» qui ont également émis un commentaire très critique en une de leur édition de lundi intitulé: «Favre ignore l’importance du FC Sion». Le WB demande purement et simplement la suppression immédiate des billets nominatifs. Pour le journal, qui rappelle à plusieurs reprises le parti du ministre, «Favre, l’homme du PLR, aspire à la réglementation. Lui et la Ville de Sion risquent de marginaliser, voire de détruire, l’une des cultures de supporters les plus traditionnelles de Suisse.»
Pourtant, selon le conseiller d’Etat, il n’est pas question de faire marche arrière. «Il ne s’agit pas d’ambition, mais de responsabilité politique. Il ne faut pas avoir la mémoire courte, lors de la saison 2018-2019 de Super League, un match sur deux avait été le théâtre de violences dans le stade ou aux alentours.
Je suis étonné de voir le Valais faire cavalier seul.
Philippe Guggisberg, responsable de la communication de la SFL
Il n’empêche, le ministre des sports devra aussi gérer un mécontentement qui dépasse le Valais. Différents groupes de supporters, notamment à Servette, ont annoncé leur intention de boycotter les premiers matchs à domicile de leur équipe en signe de protestation contre une mesure dont ils redoutent l’adoption généralisée en Super League. «Face à une poignée de supporters mécontents, de nombreuses personnes trouvent cette innovation tout à fait normale», minimise Frédéric Favre.
Sauf que la Swiss Football League (SFL) a aussi exprimé son désaccord face à une mesure qu’elle ne juge pas adaptée à l’identification des délinquants. Philippe Guggisberg, responsable de la communication de la SFL, se dit «étonné de voir le Valais faire cavalier seul, alors que la décision avait été prise au niveau national de créer un groupe de travail sur ce sujet, notamment. Si l’on veut prendre des mesures aussi drastiques, il faut qu’elles le soient de manière uniforme.»
Soutien des commandants de la police
Mais Frédéric Favre de rétorquer: «Cela fait deux ans que nous en parlons au niveau national sans qu’aucune décision ne soit prise. En Valais, nous leur avons toujours répété que nous allions de l’avant dans ce projet.» Avec désormais un allié de poids, puisque la Conférence suisse des commandants des polices cantonales soutient désormais officiellement ces billets nominatifs.
En coulisses en Valais, on renvoie l’accusation de la politisation des débats à la SFL, qui n’oserait pas bouger en raison de l’opposition de Zürich et de Bâle à cette mesure des billets nominatifs. Mais pourquoi cette levée de boucliers en Suisse contre une mesure qui a fait ses preuves en Italie et en Angleterre? «Ces deux pays, l’Angleterre et l’Italie, ont imposé les billets nominatifs après avoir connu une extrême violence et même des morts, contrairement à chez nous. Et, même dans ces pays, les fans ont mis du temps à accepter cette obligation», tempère David Barras, porte-parole de la Swiss Football League (SFL).
On peut comprendre que les autorités agissent.
Christian Constantin, patron du FC Sion
Du côté du FC Sion, enfin, Christian Constantin n’est lui pas opposé à ces nouveaux billets. «La SFL suit le mouvement des clubs phares suisses alémaniques et n’a pas de véritable pouvoir. Quant à nous, on s’adaptera à cette nouvelle mesure. Face au comportement inadéquat d’une minorité de supporters, on peut comprendre que les autorités agissent.» Mais le feuilleton ne fait que de commencer. (Article du NF du 26.07.21)
L'article du NF ci dessous date un peu, mais il résume la situation.
FC Sion: ces billets nominatifs valaisans qui enflamment le foot suisse
Censée ramener le calme à Tourbillon, la décision valaisanne d’imposer des billets nominatifs aux supporters voulant suivre les matchs à domicile du FC Sion a provoqué l’ire de certains d’entre eux qui dénoncent une atteinte à leur liberté et à la protection des données. Critiqué, le ministre valaisan des sports défend son projet et le maintient.
L’accès au stade de Tourbillon lors des matchs du FC Sion passe désormais par la présentation d’un billet nominatif et d’une pièce d’identité. Cette innovation – une première helvétique – voulue par l’Etat du Valais et la Ville de Sion, suscite l’ire de certains supporters du FC Sion.
A Tourbillon, les groupes organisés du gradin nord s’interrogent sur l’utilisation des données récoltées dans le cadre de cette procédure, sur leur accessibilité et sur leur conservation. Pire: la majorité des groupes de supporters des clubs suisses ont exprimé leur opposition au maintien des contrôles identitaires après les mesures sanitaires liées au Covid-19.
Pourtant, cette mesure valaisanne ne tombe pas du ciel. Frédéric Favre, conseiller d’Etat chargé du Département de la sécurité, des institutions et du sport, l’avait annoncée dès 2019 parmi toute une série de mesures destinées à lutter contre le hooliganisme.
Des banderoles contre Frédéric Favre
Dimanche, des ultras du FC Sion ont manifesté devant Tourbillon en marge du match Sion-Servette qui n’a accueilli que 4000 spectateurs — avec des banderoles portant des messages comme «Covid-19: l’occasion fait le larron! Non aux billets nominatifs!» Le visage caché derrière ces slogans, ils s’en prennent directement au conseiller d’Etat PLR avec ces deux messages: «Favre: ceinture noire de l’opportunisme» et «Favre notre passion contre tes ambitions».
Abonné depuis plus de vingt ans au stade sédunois, le coordinateur de groupes de supporters du gradin nord de Tourbillon (200 à 300 personnes selon lui), fustige «un combat politique de Frédéric Favre». Selon lui, «le Valais n’est pas la plaque tournante de violences, inexistantes à Tourbillon ces dernières années».
Le système actuel est performant. En remettre une couche, ce n’est que de l’ambition politique.
Le coordinateur des groupes de supporters du gradin nord
L’homme, qui ne souhaite pas que son nom soit cité dans nos colonnes, juge les mesures de sécurité actuelles suffisantes. «Le système actuel est performant, en remettre une couche, ce n’est que de l’ambition politique. Sans parler de l’absence d’informations sur la protection des données récoltées par la billetterie nominative.»
Du côté de la police, son commandant Christian Varone rappelle toutefois que, «s’il n’y a pas eu de débordement grave, c’est oublier un peu vite qu’un week-end sur deux, la police valaisanne doit mobiliser 120 agents pour assurer la sécurité lors des matchs».
Frédéric Favre préfère, lui, parler d’hypocrisie. «A une époque où l’on commande de plus en plus de billets par internet ou via son téléphone portable en indiquant ses coordonnées sans problème sur Ticket Corner, ce débat est dépassé. Ce d’autant plus que nous voulons simplement contrôler que les gens qui sont interdits de stade n’y pénètrent pas.» Mais le coordinateur des groupes du gradin nord, qui n’est pas affilié à un groupe particulier, reste catégorique: il n’est pas question pour ces groupes de retourner au stade lors des prochains matchs.
Ce débat est dépassé à l’ère des billets via internet. Il ne s’agit pas d’ambition, mais de responsabilité politique.
Frédéric Favre, ministre valaisan de la sécurité et du sport
Et cette fronde des supporters contre Frédéric Favre a eu un écho dans le Haut-Valais à travers nos confrères du «Walliser Bote» qui ont également émis un commentaire très critique en une de leur édition de lundi intitulé: «Favre ignore l’importance du FC Sion». Le WB demande purement et simplement la suppression immédiate des billets nominatifs. Pour le journal, qui rappelle à plusieurs reprises le parti du ministre, «Favre, l’homme du PLR, aspire à la réglementation. Lui et la Ville de Sion risquent de marginaliser, voire de détruire, l’une des cultures de supporters les plus traditionnelles de Suisse.»
Pourtant, selon le conseiller d’Etat, il n’est pas question de faire marche arrière. «Il ne s’agit pas d’ambition, mais de responsabilité politique. Il ne faut pas avoir la mémoire courte, lors de la saison 2018-2019 de Super League, un match sur deux avait été le théâtre de violences dans le stade ou aux alentours.
Je suis étonné de voir le Valais faire cavalier seul.
Philippe Guggisberg, responsable de la communication de la SFL
Il n’empêche, le ministre des sports devra aussi gérer un mécontentement qui dépasse le Valais. Différents groupes de supporters, notamment à Servette, ont annoncé leur intention de boycotter les premiers matchs à domicile de leur équipe en signe de protestation contre une mesure dont ils redoutent l’adoption généralisée en Super League. «Face à une poignée de supporters mécontents, de nombreuses personnes trouvent cette innovation tout à fait normale», minimise Frédéric Favre.
Sauf que la Swiss Football League (SFL) a aussi exprimé son désaccord face à une mesure qu’elle ne juge pas adaptée à l’identification des délinquants. Philippe Guggisberg, responsable de la communication de la SFL, se dit «étonné de voir le Valais faire cavalier seul, alors que la décision avait été prise au niveau national de créer un groupe de travail sur ce sujet, notamment. Si l’on veut prendre des mesures aussi drastiques, il faut qu’elles le soient de manière uniforme.»
Soutien des commandants de la police
Mais Frédéric Favre de rétorquer: «Cela fait deux ans que nous en parlons au niveau national sans qu’aucune décision ne soit prise. En Valais, nous leur avons toujours répété que nous allions de l’avant dans ce projet.» Avec désormais un allié de poids, puisque la Conférence suisse des commandants des polices cantonales soutient désormais officiellement ces billets nominatifs.
En coulisses en Valais, on renvoie l’accusation de la politisation des débats à la SFL, qui n’oserait pas bouger en raison de l’opposition de Zürich et de Bâle à cette mesure des billets nominatifs. Mais pourquoi cette levée de boucliers en Suisse contre une mesure qui a fait ses preuves en Italie et en Angleterre? «Ces deux pays, l’Angleterre et l’Italie, ont imposé les billets nominatifs après avoir connu une extrême violence et même des morts, contrairement à chez nous. Et, même dans ces pays, les fans ont mis du temps à accepter cette obligation», tempère David Barras, porte-parole de la Swiss Football League (SFL).
On peut comprendre que les autorités agissent.
Christian Constantin, patron du FC Sion
Du côté du FC Sion, enfin, Christian Constantin n’est lui pas opposé à ces nouveaux billets. «La SFL suit le mouvement des clubs phares suisses alémaniques et n’a pas de véritable pouvoir. Quant à nous, on s’adaptera à cette nouvelle mesure. Face au comportement inadéquat d’une minorité de supporters, on peut comprendre que les autorités agissent.» Mais le feuilleton ne fait que de commencer. (Article du NF du 26.07.21)