À l'origine du premier but, auteur ensuite d'un doublé, Olivier Monterrubio s'est montré décisif dans la Sarthe. Depuis le début de la saison, l'ancien Nantais (33 ans) rentabilise au maximum un temps de jeu maigrichon.
Depuis le début de la saison, son entraîneur, ses équipiers ne cessent de louer son état d'esprit. Son sérieux à l'entraînement, son attitude dans le vestiaire et sur le banc de touche, où il a passé la majeure partie de son temps ces derniers mois. Malgré son statut, malgré son palmarès, malgré une première sortie réussie à Lille début août (deux passes décisives à l'occasion de la victoire lorientaise 2-1), Olivier Monterrubio n'a jamais contesté les choix de Christian Gourcuff.
Barré par l'excellent Sigamary Diarra à gauche, par son « pote » Marama Vahirua devant, l'ancien champion de France n'a pas baissé les bras. Mais essaie, au contraire, de rentabiliser au maximum le temps de jeu qu'on lui accorde (4 buts, 4 passes décisives pour 6 titularisations). « De toute façon, que voulez-vous que les remplaçants disent ? Le coach a mis une équipe en place, et elle tourne bien. Je ne vois donc pas pourquoi il y aurait des changements. Après, c'est à chacun de saisir sa chance lorsque l'on fait appel à lui. »
« C'est à chacun de saisirsa chance. »
Mercredi à Lens, en Coupe de la Ligue, puis samedi au Mans, en championnat, Olivier Monterrubio a profité de la blessure de Vahirua pour retrouver une place de titulaire. Deux victoires plus tard, le joueur originaire de Gaillac savoure. « Ce que je demande, c'est plus de temps de jeu. Alors, oui, je suis heureux d'avoir pu jouer les deux derniers matches. » Surtout que dans la Sarthe, le bonhomme a prouvé qu'il restait un très bon joueur de Ligue 1. Moins rapide, moins tonique que par le passé, mais toujours capable de faire la différence grâce à des qualités techniques au-dessus de la moyenne.
Samedi, Laurent Koscielny a ouvert le score à la suite d'un de ses corners. Olivier Monterrubio a ensuite signé son premier doublé en L1 depuis celui réussi avec Lens le 26 janvier 2008 face à Strasbourg. D'abord en trompant Roche sur coup franc avec l'aide involontaire de Camara, puis en reprenant du... droit un centre au cordeau d'Arnaud Le Lan. Pas suffisant toutefois pour lui faire bomber le torse. « C'était une soirée idéale pour moi, mais le plus important reste le FC Lorient. Malgré l'état de la pelouse, on a livré un gros match, on a réussi également à prendre du plaisir. Sur un terrain comme celui-là, on connaissait l'importance des coups de pied arrêtés. A l'arrivée, on a su transformer les occasions que l'on s'est procurées, mais on a également été très solide défensivement. »
Malgré les absences de Vahirua, Ducasse et Morel, malgré la sortie prématurée de Gameiro, Lorient a décroché au Mans sa troisième victoire consécutive. « Dans le groupe, personne n'a jamais fait la gueule parce qu'il ne jouait pas. Il règne une super-ambiance, et cela se ressent le week-end sur le terrain. Quand les remplaçants rentrent, l'équipe n'est pas affaiblie pour autant. »
Olivier Monterrubio espère maintenant que la bonne série va se poursuivre, et espère profiter d'un calendrier très dense pour maintenir tout le groupe sous pression. « Il ne faut surtout pas lâcher les coupes, car elles peuvent permettre à certains de jouer plus souvent. Et puis, en Coupe de la Ligue, on n'est jamais qu'à deux matches d'une finale au Stade de France. Concernant le championnat, on continue pour l'instant à parler de maintien. Une fois la barre des 42 points atteinte, on pourra envisager autre chose. »
Stéphane BACRO.
« Regarder l'avenir dans un rétroviseur, c'est entretenir un miroir aux alouettes et faire un combat d'arrière-garde pour préserver des rentes de situation. Autant, dès lors, s'accommoder des réformes en marche »