Article sur Carrupt dans le 24heures:
Carrupt, l’étoile montante valaisanne
FOOTBALL
Yverdon profite depuis la reprise du dynamisme de cet attaquant formé à Sion. Et compte sur lui pour battre Lugano, en fin d’après-midi (18h).
PATRICK WURLOD
Publié le 17 mars 2007
PROMETTEUR Abdul Carrupt (13 buts l’automne dernier en première ligue avec Sion II) est un élément à suivre avec attention sous les couleurs d’Yverdon. / PHOTO ALLENSPACH
Si Yverdon parvient à sauver sa peau en Challenge League, il le devra pour beaucoup à la judicieuse campagne de transferts opérée cet hiver. Avec Bühler, Meoli et Oppliger, YS s'est attaché les services de joueurs à l'expérience précieuse en défense et dans l'entrejeu. Mais il a aussi eu la main heureuse, lors de l'offre «trio pack» du président sédunois Constantin, en accueillant un jeune attaquant au talent indéniable: Abdul Carrupt, âgé de 21 ans.
Très mobile, doté d'une solide musculature (il avoue avoir été un gringalet jusqu'à 16 ans), le numéro 19 avait déjà démontré son talent en période de préparation, en étant le meilleur buteur de sa formation. Et dimanche dernier, il fut l'élément détonateur lors du succès yverdonnois à Baulmes, en inscrivant le 1-0 et en offrant une balle de but à son compère Edo.
Abdul Carrupt aurait certainement fait les beaux jours d'une équipe de premier plan en Guinée-Bissau s'il était resté dans son pays d'origine. Mais, à 4 ans, il débarquait en Suisse avec sa mère, séparée de son mari trois ans auparavant. «Je n'ai pas vraiment connu mon père, footballeur au Portugal à un moindre niveau. Mais je pense que je lui dois mon amour pour le ballon rond», commente le Valaisan.
En Suisse, la maman d'Abdul s'est remariée. Son fils héritait alors du nom de son beau-père et de la nationalité suisse. Le futur junior du FC Sion passait son enfance à Martigny, Conthey, puis dans la capitale valaisanne, où il a effectué ses classes de footballeur. Jusqu'à porter une fois le maillot de l'équipe fanion. Mais c'est en 1re ligue qu'il allait crever l'écran, inscrivant 15 buts avec Sion II lors de la saison 2005/2006, puis 13 l'automne dernier. «Il nous en a fait voir de toutes les couleurs au premier tour», avait-on entendu dire du côté de Colovray, de la bouche d'un supporter nyonnais, lors du match amical livré contre Yverdon.
Complicité efficace
«Cet hiver, quand Christian Constantin m'a proposé cette possibilité de m'affirmer dans la catégorie supérieure par le biais d'un passage à Yverdon, je n'ai pas hésité. D'autant moins que Bühler et Meoli, mes coéquipiers à Sion II, suivaient le même itinéraire, relève Abdul Carrupt. Longtemps, je me suis cherché. Mais depuis deux ou trois ans, j'ai trouvé mon style.»
Jamais encore, Abdul n'a pu connaître les joies d'une sélection en équipe de Suisse. Mais cela pourrait venir. Surtout si sa complicité avec le Nigérian Edo continue à faire des étincelles, comme ce fut le cas lors du match remporté à Baulmes. «C'est vrai que je m'entends bien avec lui. J'aime les espaces et j'aime prendre la profondeur, alors que lui apprécie de jouer dos au but et de bien garder son ballon.»
Nul doute que l'on entendra encore parler de cet attaquant déterminé, au mental très sain. La résurrection d'Yverdon, qui a peiné à trouver le chemin des filets durant de longues semaines, passe certainement par sa présence régulière sur le terrain. L'entraîneur «Didi» Andrey souligne d'ailleurs à son sujet «qu'avec sa combativité, ses qualités athlétiques et sa capacité aérobique, il a l'avantage de pouvoir répéter les actions de qualité».
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